Justice pour le journaliste Issam Abdallah : RSF et plusieurs organisations réunies au centre pour la liberté de la presse de Beyrouth
Reporters sans frontières (RSF) a organisé, ce 2 juillet à Beyrouth, une table ronde "Justice pour Issam Abdallah" avec Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le Syndicat alternatif de la presse (APS), le bureau Reuters de Beyrouth et les avocats de la famille d’Issam Abdallah. Ensemble, ces acteurs ont réitéré leur engagement à œuvrer pour que justice soit rendue au reporter tué par les forces israéliennes le 13 octobre 2023.
Plus de huit mois après la mort du journaliste Issam Abdallah, RSF a réuni, au sein de son centre pour la liberté de la presse à Beyrouth, plusieurs organisations et médias qui ont enquêté sur le meurtre du journaliste de l’agence de presse Reuters.
À la suite de l’investigation de RSF, les organisations HRW, Amnesty International, les agences de presse Reuters et l’Agence France Presse (AFP), et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ont toutes établi par leurs enquêtes la responsabilité d’Israël dans la mort du vidéojournaliste, âgé de 37 ans.
La réunion a également été suivie par des représentants du CPJ, la directrice du bureau de Beyrouth de l’agence de presse internationale Reuters, Maya Gebeily, le journaliste de l’AFP Dylan Collins, blessé lors de l’attaque du 13 octobre qui a coûté la vie à Issam Abdallah, ainsi que les représentants légaux de la famille d'Issam Abdallah.
Lors de cette table ronde du 2 juillet, les organisations réunies ont réaffirmé leur solidarité avec la famille et les collègues du journaliste, ainsi que leur engagement pour que justice soit rendue pour Issam Abdallah.
“Huit mois depuis que l’armée israélienne a tué Issam Abdallah. Six enquêtes indépendantes qui aboutissent aux mêmes conclusions : Issam Abdallah et ses collègues ont été visés. Six journalistes blessés, un tué. La table ronde de RSF a rassemblé tous ceux d'entre nous qui se sont engagés à obtenir justice pour Issam. RSF continue d'étudier tous les mécanismes de justice qui permettraient de juger l’armée Israélienne pour ce crime. Nous appelons également les autorités libanaises à jouer leur rôle et à enquêter sur le meurtre d'un journaliste libanais tué sur leur sol. L'impunité doit cesser.
En reportage au sud du pays le 13 octobre 2023, le vidéojournaliste de l’agence de presse internationale Reuters, âgé de 37 ans, avait été ciblé par des tirs d'artillerie. Alors que plusieurs investigations, dont celle publiée par RSF, ont pointé des frappes ciblées des militaires israéliens, l’impunité de ce meurtre menace l’ensemble des reporters à la frontière libano-israélienne.
Aucune procédure judiciaire n’a été engagée contre l’armée israélienne à ce jour. Bien qu’Israël et le Liban ne reconnaissent pas la compétence de la Cour pénale internationale (CPI), un recours avait été envisagé par le gouvernement libanais fin avril. Or, un mois plus tard, le 29 mai, le gouvernement a finalement renoncé à reconnaître la juridiction du tribunal international sur son sol dans le cadre du conflit en cours.
Trois journalistes tués au Liban depuis le 7 octobre
Les frappes israéliennes du 13 octobre sur la localité d’Alma el-Chaab ont également blessé deux autres journalistes de Reuters, Maher Nazeh et Thaer al-Sudani, ainsi que Carmen Joukhadar et Elie Brakhya, envoyés par la chaîne d’information Al Jazeera, et Dylan Collins et Christina Assi de l’AFP. Cette dernière, une photojournaliste de 28 ans amputée d’une partie de sa jambe à la suite de cette attaque, avait témoigné devant la caméra de RSF.
Un peu plus d’un mois après la mort du vidéojournaliste de Reuters lors d’une attaque de l’armée israélienne, deux autres reporters ont été tués dans le sud du Liban. Le 21 novembre 2023, Farah Omar, la correspondante du média Al Mayadeen, et son collègue photojournaliste Rabih al-Maamari étaient à leur tour victimes de bombardements israéliens.
