RSF s’indigne de la condamnation arbitraire de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva en Russie
Un tribunal de Kazan a condamné dans le plus grand secret Alsu Kurmasheva à six ans et demi de prison, le 19 juillet, pour diffusion de “fausses informations” sur l’armée russe. Reporters sans frontières (RSF) s’indigne de cette condamnation infondée de la journaliste du service tataro-bachkir de Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE/RL).
“La condamnation d’Alsu Kurmasheva illustre le niveau inouï d’arbitraire atteint par une justice russe aux ordres du Kremlin. Nous venons d’apprendre que la journaliste a écopé vendredi d’une peine de six ans et demi d’emprisonnement à l’issue d’un procès mené dans le plus grand secret, pour avoir diffusé de soi-disant “fausses informations” sur l’armée. RSF s’indigne de cette sentence inique et infondée, qui vise à dissuader les journalistes de se rendre en Russie et à faire pression sur les États-Unis. Elle doit être libérée immédiatement.
C’est la deuxième journaliste de nationalité américaine, otage des autorités russes, à subir une peine de prison arbitraire. Son confrère américain Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal, a lui aussi été condamné vendredi 19 juillet, à 16 ans d’emprisonnement pour “espionnage”.
Alsu Kurmasheva a déjà été condamnée en octobre 2023 à une amende de 10 000 roubles (environ 100 euros) pour avoir omis de s’être déclarée ”agent de l’étranger", alors qu’elle était venue de Prague – où elle réside – pour rendre visite à sa mère malade. Elle avait été arrêtée peu après, le 18 octobre, à Kazan, ville tatare à l’est de Moscou, où elle avait été contrainte de rester après la confiscation par la police russe de ses deux passeports, russe et américain, le 2 juin.
RSF a lancé une pétition demandant aux États-Unis de déclarer la journaliste Alsu Kurmasheva “injustement détenue”, ce qui permettrait de mobiliser toutes les ressources du gouvernement pour obtenir sa libération.
