Asie - Pacifique
Australie
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Classement 2024
39/ 180
Score : 73,42
Indicateur politique
25
74.43
Indicateur économique
27
64.58
Indicateur législatif
60
69.23
Indicateur social
59
70.41
Indicateur sécuritaire
47
88.44
Classement 2023
27/ 180
Score : 78,24
Indicateur politique
18
83.85
Indicateur économique
26
68.49
Indicateur législatif
63
69.41
Indicateur social
35
81.98
Indicateur sécuritaire
33
87.46

La liberté de la presse n’est pas garantie par la Constitution de l’île-continent de 26 millions d’habitants, où règne une hyperconcentration des médias qui, combinée aux pressions grandissantes des pouvoirs publics, met en péril le journalisme d’intérêt public.

Paysage médiatique

Si les radiodiffuseurs publics jouent un rôle important, les médias privés ont une grande audience, et trois organisations dominent la propriété des médias. L'Australian Broadcasting Corporation est le plus grand radiodiffuseur public, qui gère des chaînes de télévision, des stations de radio et des publications en ligne. Le principal syndicat des médias du pays représentant les journalistes, la Media, Entertainment and Arts Alliance (MEAA) s’inquiète depuis longtemps de la concentration de la propriété des médias. Une situation qui a été aggravée par les fusions et acquisitions des plus grandes organisations médiatiques. Les rédactions ont souffert ces dernières années des effets négatifs de la transformation numérique, des réductions de coûts et des licenciements. 

Contexte politique

Les dirigeants des grandes sociétés de médias entretiennent des liens étroits avec les responsables politiques, ce qui alimente les doutes sur l'indépendance éditoriale de leurs  médias. En 2021, une commission sénatoriale a confirmé l'existence d'une culture du secret de plus en plus répandue au sein de l'administration, de pressions informelles pour empêcher des révélations sur certaines affaires, et d'intimidations envers des lanceurs d'alerte, sous prétexte de protéger la sécurité nationale. L'indépendance du radiodiffuseur national ABC est protégée par la loi. Pourtant son manque d'indépendance est souvent pointé et il est considéré comme l'organe de presse le plus contrôlé d'Australie, mais il est également jugé plus digne de confiance que n'importe quel autre organe de presse australien.

Cadre légal

L’Australie a ratifié le Pacte international sur les droits civils et politiques. De nombreux États et territoires du pays garantissent la protection de la liberté de la presse. Toutefois, la Constitution du pays ne contient pas de clause explicite en la matière, ce qui pose des problèmes croissants, d'autant plus que certains États ont des tendances draconiennes en matière de libre exercice du journalisme. À l’échelle fédérale, le Parlement de Canberra a également adopté, depuis la fin des années 2010, plusieurs textes problématiques : les lois sur la sécurité nationale, l’espionnage ou le chiffrement des données, notamment, contiennent des dispositions qui autorisent les autorités à violer le principe du secret des sources des journalistes.

Contexte économique

L'Alliance des médias (MEAA), qui protège la liberté de la presse sur l’île, a observé en 2022 que les médias régionaux étaient déjà en déclin avant le début de la pandémie de Covid-19, mais que la crise sanitaire avait accéléré les fermetures et les réductions d’effectifs. Elle a également noté que l'industrie des médias a été mise à mal par la fermeture de mastodontes et la perte de milliers d'emplois dans le journalisme. Le gouvernement a réagi en offrant un soutien financier limité aux éditeurs de journaux locaux et régionaux, en promettant de soutenir l'information locale et les emplois du secteur.

Contexte socioculturel

Les cas de censure ouverte sont rarissimes, mais les médias reflètent certains biais, comme la culture du "mateship" – une notion de camaraderie spécifique à la société australienne –, qui tend à marginaliser certains segments, à commencer par les femmes. Les cas de sexisme ou de discriminations de genre sont un problème persistant. Des audiences sénatoriales en 2021 ont également mis en lumière une tendance à la banalisation du racisme sur les antennes du groupe News Corp, avec des propos discriminatoires qui visent ouvertement les Australiens d’origine asiatique ou africaine, ceux de confession musulmane, les populations aborigènes ou les habitants des îles situées au nord de l’île-continent, vers le détroit de Torrès.

Sécurité

Les journalistes australiens ne subissent ni violence ni détention arbitraire. Leur perception de leur situation sécuritaire n’en est pas moins préoccupante : dans une étude de 2021, ils sont près de 90 % à affirmer craindre “une augmentation des menaces, du harcèlement ou des intimidations”, à commencer par les pressions qui viennent du gouvernement. La double perquisition menée en 2019 par la police fédérale au domicile d’une journaliste politique basée à Canberra et au siège de l'ABC, a suscité une inquiétude générale. Si de telles perquisitions ne se sont pas reproduites, les journalistes se sentent toujours menacés, notamment par les poursuites pour diffamation ou les procès pour outrage, les attaques sur les réseaux sociaux ou la potentielle perte de leur emploi en raison de l'ingérence du gouvernement et des entreprises.

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