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Bien que les journalistes ne travaillent pas dans un environnement hostile, la désinformation généralisée et le manque de professionnalisme contribuent au déclin de la confiance de la société dans les médias, ce qui expose les organes indépendants aux menaces et aux attaques. En outre, les fonctionnaires du gouvernement ont tendance à adopter des attitudes incorrectes et dénigrantes à l’égard des journalistes.
Paysage médiatique
La télévision reste la première source d’information, mais les médias en ligne jouent un rôle important. Une distinction doit toutefois être faite entre les rédactions en ligne professionnelles qui emploient des journalistes et publient des contenus originaux, et les portails individuels qui plagient et copient-collent ces contenus. Il existe également un grand écart entre les usages et la confiance : les chaînes de télévision les plus regardées possèdent un faible indice de fiabilité.
Contexte politique
L’environnement général reste plutôt favorable à la liberté de la presse, mais les institutions offrent peu de transparence et les attaques politiques contre le journalisme critique se multiplient. En raison de la forte polarisation politique de la société, les médias peuvent subir des pressions de la part des autorités, des politiciens et des hommes d’affaires, sur le plan national comme local. Les deux plus grands partis, au pouvoir et dans l’opposition, ont créé des systèmes de médias parallèles, sur lesquels ils exercent leur influence politique et économique. Le radiodiffuseur public n’a d’indépendance ni éditoriale ni financière.
Cadre légal
Alors que la Constitution garantit la liberté d’expression et interdit la censure, le pays est à la traîne en matière d’harmonisation de la législation sur les médias avec les normes de l’Union européenne, qu’il compte pourtant rejoindre. Les procédures-bâillons (SLAPP) servent d’instruments d’intimidation et de pression sur les médias indépendants. La condamnation en diffamation, en 2023, du média IRL pour son enquête d’intérêt général représente un dangereux précédent. Une nouvelle loi autorisant de nouveau les autorités nationales et locales à faire de la publicité dans les médias privés a suscité des inquiétudes, en raison du trafic d’influence lié à cette pratique.
Contexte économique
Bien que certains types de concentration des médias soient interdits par la loi, les rédactions de quelques grandes chaînes de télévision sont exposées à des pressions économiques de la part de leur propriétaire. Le financement d’État est limité et opaque, et les médias indépendants reposent en grande partie sur des donateurs. Les aides financières étrangères, fondées sur des projets précis, contribuent à la simple survie, mais pas au développement. Le métier de journaliste est très précaire. Il existe un trafic d’influence entre les agences marketing et certains médias.
Contexte socioculturel
Bien que le journalisme libre évolue dans un environnement culturel et social exempt de toute contrainte définie, les réseaux sociaux et l’espace numérique en général favorisent la diffusion de la désinformation et des cybermenaces. Associées à des normes professionnelles peu exigeantes, elles contribuent au déclin de la confiance publique dans les médias et ouvrent la voie aux attaques envers les journalistes, basées sur des critères de genre, ethniques ou religieux.
Sécurité
Les journalistes sont régulièrement la cible d’attaques verbales. Sous le prétexte de la protection des secrets d’État et des données personnelles, ils peuvent être exposés à des pressions judiciaires et poursuites abusives. Néanmoins, les tribunaux tendent à défendre la liberté de la presse et à protéger les journalistes. Dans la capitale, un procureur spécial a été nommé pour traiter les cas d’agression contre des journalistes, et l’ouverture de bureaux similaires à travers le pays est à l’étude.