Afrique
Ouganda
-
Classement 2024
128/ 180
Score : 46
Indicateur politique
139
33.48
Indicateur économique
116
39.38
Indicateur législatif
125
50.00
Indicateur social
121
52.14
Indicateur sécuritaire
120
55.00
Classement 2023
133/ 180
Score : 46,08
Indicateur politique
129
45.75
Indicateur économique
126
39.80
Indicateur législatif
118
54.34
Indicateur social
100
60.00
Indicateur sécuritaire
164
30.52

En Ouganda, les journalistes font face à des intimidations et des violences quasi quotidiennes. Ils sont régulièrement pris pour cible par les services de sécurité, premiers auteurs d’attaques contre les reporters dans le pays. 

Paysage médiatique

L'Ouganda compte 301 stations de radio, plus de 30 chaînes de télévision, deux quotidiens et un hebdomadaire. Bien que la majorité des médias soient privés, le gouvernement exerce un contrôle étroit sur bon nombre d’entre eux qui appartiennent à des politiciens, entreprises ou pasteurs affiliés au pouvoir. Les principales sociétés de médias privées comprennent Nation Media Uganda, qui possède entre autres la chaîne de télévision NTV Uganda et le quotidien Daily Monitor, et Next Media Services, qui possède entre autres la chaîne de télévision NBS TV et la station de radio Next Radio. La société de radiodiffusion d’État est UBC TV. Des plateformes de télévision payantes sont également largement disponibles dans le pays. 

Contexte politique

La situation politique influe fortement sur l’exercice du journalisme en Ouganda. Les professionnels des médias qui demandent des comptes au gouvernement sont soit poussés vers la sortie sans procédure légale, soit contraints à l’autocensure ou de diffuser des articles favorables aux autorités. Les médias sont régulièrement visés par des propos haineux de la part du président Museveni – ainsi que de ses proches – qui ne tolère pas la critique. Il a notamment affirmé, en 2023, avoir envoyé des personnes pour “surveiller” le Daily Monitor, le premier quotidien du pays qu’il avait déjà menacé de pousser à la faillite en 2021. La situation s’est aggravée avec l'émergence, en tant qu'acteur politique et militaire, de son fils, qui n’hésite pas à menacer les journalistes qu'il juge critiques. L’organe de régulation des médias est directement contrôlé par le gouvernement.

Cadre légal

Bien que garantie par la Constitution, la liberté de la presse est entravée par de nombreuses lois, comme celles sur les activités numériques frauduleuses, sur l'antiterrorisme ou encore sur l’ordre public. En 2021, la Cour constitutionnelle a rejeté les recours d’associations de journalistes contre des dispositions liberticides de la loi sur les médias. Le pays dispose d’une loi d’accès à l’information, mais les journalistes se heurtent à de nombreux obstacles dès qu’ils sollicitent une information d’intérêt public. En octobre 2022, le président a signé un projet de loi modifiant la loi sur l'utilisation abusive des ordinateurs et criminalisant, entre autres, la publication de “fausses informations”, mais la Cour constitutionnelle a annulé cette disposition début 2023.

Contexte économique

Les journalistes font partie des professionnels les moins bien payés du pays. Les contrats de travail sont rares, et peu d’entre eux gagnent plus de 200 dollars (environ 180 euros) par mois. Cette précarité financière les rend vulnérables à la corruption.  

Contexte socioculturel

Plusieurs médias appartiennent à des groupes religieux, dont certains sont liés aux intérêts du régime comme le mouvement pentecôtiste, très influent dans le pays, qui compte dans ses rangs la fille et la femme du président. 

 

Sécurité

Violences, enlèvement, séquestration, arrestation, confiscation de matériel… Nombre de journalistes sont menacés, particulièrement ceux qui se montrent critiques envers le pouvoir en place et la situation des droits humains dans le pays. La réélection de Yoweri Museveni pour un sixième mandat en 2021 s’est effectuée au terme d’une campagne particulièrement répressive, avec plus d’une quarantaine d’attaques contre des médias et des journalistes. La traque des professionnels de l’information s’est renforcée depuis la création, en juin 2017, d’une brigade d’officiers de la sécurité et d’experts informatiques chargée, entre autres, de surveiller les profils des journalistes sur les réseaux sociaux. Les journalistes font, enfin, régulièrement l’objet d’attaques ciblées lors de manifestations ou d’événements politiques. 

Exactions en temps réel en Ouganda

Baromètre
2024
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
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