Un journaliste de Tehelka.com libéré sous caution
Organisation :
Après six mois de détention, le reporter Kumar Badal du site d'information Tehelka.com a été libéré sous caution, le 13 janvier 2003, suite à une décision de la Cour suprême de New Delhi. Sa libération a été saluée par Tarun Tejpal, rédacteur en chef du site : "On a dit et redit que nous étions victimes de représailles. Cette situation dure depuis deux ans. Nous sommes soulagés que notre reporter soit enfin libéré." L'avocat du journaliste a dû verser une somme de cinquante mille roupies (près de 1000 euros) pour la caution. La police fédérale a tenté le jour même de faire échouer cette libération prononcée par deux juges de la Cour suprême, sous le prétexte que l'enquête n'est pas finie. Bien qu'il soit désormais libre, Kumar Badal est assigné à résidence à New Delhi et devra se présenter dans les bureaux du Central Bureau Investigation tous les premiers lundis du mois. Il est également interdit d'entrée dans le district de Saharanpur (nord du pays) où la plainte a été déposée.
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Un juge de l'Uttar Pradesh a rejeté, le 2 août, une demande de libération sous caution déposée par l'avocat du reporter Kumar Badal. Ce dernier a décidé de poursuivre sa grève de la faim. Par ailleurs, les autorités ont confisqué le passeport de Aniruddha Bahal, également journaliste de Tehelka.com.
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14.07.02
Alors que le harcèlement des autorités à l'encontre de Tehelka.com se poursuit, l'un des journalistes du site d'information, Kumar Badal, a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention. Il est accusé par la police fédérale de "braconnage" à l'issue d'une enquête douteuse.
Reporters sans frontières ajoute sa voix à celles qui s'élèvent actuellement en Inde contre la politique de menaces du gouvernement d'Atal Bihari Vajpaye à l'encontre de la presse d'investigation. "Déjà le 27 juin, nous nous étions adressés à vous pour protester contre la perquisition des locaux de Tehelka.com. L'arrestation de deux journalistes du site au cours du dernier mois est une étape supplémentaire du harcèlement dont fait l'objet cette rédaction indépendante. Nous vous demandons de faire cesser les pressions et d'abandonner les poursuites engagées par les autorités contre ces journalistes", a exposé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Lal Krishna Advani. Après avoir demandé la libération de Kumar Badal, Reporters sans frontières a rappelé le cas du chef du bureau du quotidien Kashmir Times à New Delhi, Iftikhar Gilani, détenu depuis le 9 juin 2002 pour avoir soi-disant violé la Loi sur les secrets officiels.
Kumar Badal, journaliste du site d'information Tehelka.com, détenu depuis le 3 juillet 2002, a justifié dans une lettre publiée sur le site, sa décision d'entamer une grève de la faim, le 5 août 2002, pour protester contre sa détention : "Toutes ces souffrances que je dois endurer sont tout simplement dues au fait que je suis journaliste de Tehelka.com qui a pris fait et cause pour rendre compte de la corruption qui règne au plus haut niveau de l'Etat". "Finalement, je place mon destin dans les mains de la justice du pays. En attendant, je continue ma grève de la faim. Les autorités de la prison tentent de m'en dissuader. Mais on ne peut faire taire un journaliste. Même en prison", expose Kumar Badal. Le reporter, âgé de 29 ans, marié et père d'un bébé de quatre mois, est accusé par le Criminal Bureau of Investigation (CBI) d'avoir engagé des braconniers pour tuer et filmer des léopards appartenant à une espèce protégée dans la jungle de Saharanpur (Etat de l'Uttar Pradesh, nord du pays). Il est détenu en vertu de la Loi sur la protection de la nature. Le journaliste a reçu le soutien de sa rédaction.
Kumar Badal clame son innocence depuis le début de la procédure. Lors de sa détention, il a été l'objet de multiples brimades. Ainsi, le premier jour, le journaliste a été obligé de se déshabiller pour une fouille corporelle, devant une dizaine de gardiens et de policiers et des dizaines de prisonniers. La plupart d'entre eux riaient. Par ailleurs, le journaliste a été placé dans un pavillon insalubre, prévu pour soixante personnes, mais qui accueille actuellement plus de deux cent cinquante autres détenus.
De nombreux éléments laissent à penser que le CBI s'est vu demander par le gouvernement de mettre à mal le site Internet qui a révélé en 2001 une affaire retentissante de corruption au sein du gouvernement. Ainsi, le 7 août 2002, Aniruddha Bahal, responsable de l'équipe d'investigation de Tehelka.com, a été arrêté suite à une plainte d'un officier du CBI qui affirme avoir été "menacé" par le reporter. Aniruddha Bahal a été libéré sous caution le même jour.
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Updated on
20.01.2016