Un an après sa disparition, aucune nouvelle du dessinateur Prageeth Eknaligoda
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Voici déjà douze mois que, le 24 janvier 2010, Prageeth Eknaligoda, caricaturiste, journaliste du Lankaenews et analyste politique sri lankais, a disparu à Colombo. Un an plus tard, aucune avancée n'a été enregistrée dans cette affaire de disparition, malgré les promesses initiales des autorités.
La situation pour les journalistes au Sri Lanka reste très préoccupante. Le gouvernement dirigé par Mahinda Rajapaksa a mis en place un système de contrôle et d'intimidation qui censure les journalistes des médias d’Etat et pousse ceux de la presse privée à l'autocensure. Si ces derniers osent une critique envers le clan présidentiel, comme Prageeth l'avait fait, ils risquent de graves représailles.
Reporters sans frontières dénonce le manque de moyens mis en œuvre par le gouvernement sri lankais dans cette affaire. L'organisation presse le président Rajapaksa de retrouver la trace de Prageeth et d'apporter, au plus vite, des réponses à sa famille, qui demeure dans l'inquiétude et l'incertitude depuis un an.
Pour marquer le triste anniversaire de la disparition de Prageeth, Cartooning for Peace et Reporters sans frontières ont lancé une campagne internationale de soutien. Les deux organisations ont recueilli douze caricatures réalisées par douze dessinateurs du monde entier et marquant les douze mois de la disparition du journaliste.
La femme de Prageeth, Sandya Ekneligoda, a regretté le 13 décembre 2010, dans une lettre adressée à l'ancien et à l'actuel ministre de l'Information, que malgré leurs promesses respectives faites les 10 février et le 7 mai 2010, l'enquête n'a guère avancé. Elle raconte également combien ses deux enfants souffrent de l'absence de leur père et du manque d'explications sur son sort.
Sandya Ekneligoda et ses enfants Reporters sans frontières a, par ailleurs, relayé, conjointement avec le Journalists for Democracy in Sri Lanka (JDS), le "Galle Literary festival Appeal ", un appel à destination des participants de ce festival qui se tiendra du 26 au 30 janvier 2011. Cet appel n'encourage pas au boycott de l’événement. Il s'agit d'interpeller les organisateurs et les écrivains sur la situation des auteurs, journalistes, dessinateurs et les voix dissidentes au Sri Lanka. Une manifestation organisée par l'Alliance of Media Organizations a eu lieu, le 18 janvier 2011 en face de la gare de Colombo, pour demander que la lumière soit faite sur la disparition de Prageeth, que les assassins de Lasantha Wickrematunga soient punis et que la liberté d'expression soit garantie au Sri Lanka. Les manifestants ont scandé "Un an depuis la disparition de Prageeth", "Deux ans depuis l'assassinat de Lasantha", "Autorisons-nous l'injustice"? Depuis 2006, au moins 14 journalistes ont été tués au Sri Lanka, 3 ont disparu et plus de 30 ont été contraints de fuir le pays. Le Sri Lanka figure à la 158ème place, sur 178 pays, dans le classement mondial 2010 de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières.
Sandya Ekneligoda et ses enfants Reporters sans frontières a, par ailleurs, relayé, conjointement avec le Journalists for Democracy in Sri Lanka (JDS), le "Galle Literary festival Appeal ", un appel à destination des participants de ce festival qui se tiendra du 26 au 30 janvier 2011. Cet appel n'encourage pas au boycott de l’événement. Il s'agit d'interpeller les organisateurs et les écrivains sur la situation des auteurs, journalistes, dessinateurs et les voix dissidentes au Sri Lanka. Une manifestation organisée par l'Alliance of Media Organizations a eu lieu, le 18 janvier 2011 en face de la gare de Colombo, pour demander que la lumière soit faite sur la disparition de Prageeth, que les assassins de Lasantha Wickrematunga soient punis et que la liberté d'expression soit garantie au Sri Lanka. Les manifestants ont scandé "Un an depuis la disparition de Prageeth", "Deux ans depuis l'assassinat de Lasantha", "Autorisons-nous l'injustice"? Depuis 2006, au moins 14 journalistes ont été tués au Sri Lanka, 3 ont disparu et plus de 30 ont été contraints de fuir le pays. Le Sri Lanka figure à la 158ème place, sur 178 pays, dans le classement mondial 2010 de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016