Amérique
Haïti
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Classement 2024
93/ 180
Score : 55,92
Indicateur politique
72
53.38
Indicateur économique
88
44.44
Indicateur législatif
69
67.47
Indicateur social
62
69.05
Indicateur sécuritaire
131
45.26
Classement 2023
99/ 180
Score : 57,38
Indicateur politique
71
59.38
Indicateur économique
79
48.18
Indicateur législatif
61
69.95
Indicateur social
69
73.38
Indicateur sécuritaire
152
36.02

Les journalistes haïtiens sont victimes d’un cruel manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information. Depuis 2021, ils sont aussi la cible des gangs et sont régulièrement victimes de menaces, d'attaques, d'enlèvement ou d’assassinats, en toute impunité. Depuis la chute du gouvernement d'Ariel Henry en mars 2024, le journalisme est encore davantage pris en étau entre une vague de violence d’ampleur et la crise sociale, économique et politique.

Paysage médiatique

La radio est le média le plus suivi en Haïti. Plus de 700 stations de radio et de télévision diffusent sur le territoire, mais seule la moitié travaille légalement, avec une licence du Conatel, l'agence qui réglemente les communications. Les médias privés, très liés aux intérêts de leurs actionnaires, peinent à exprimer leurs points de vue sans autocensure. Le grand groupe de médias publics d’Haïti est l'entreprise nationale de radio-télévision RTNH.

Contexte politique

Haïti est frappée depuis plusieurs décennies par une profonde crise politique et sociale. L’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, dans un climat général d’insécurité et de violence, a ouvert une nouvelle ère d’incertitude dans le pays. Malgré la promesse d’organisation d’élections, le gouvernement de transition du Premier ministre Ariel Henry est resté en place pendant près de trois ans. Face à cette prise de pouvoir considérée comme illégitime, de nombreuses manifestations ont lieu en février 2024, et le 13 mars, alors que les gangs armés contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince, Ariel Henry démissionne. Cette crise impacte directement les journalistes qui sont victimes de violences accrues. 

Cadre légal

La Constitution garantit la liberté de la presse, mais dans la pratique, les journalistes font face à de nombreux obstacles. Même lorsque les journalistes rapportent des menaces de mort crédibles aux autorités compétentes, ces affaires dépassent rarement le stade du dépôt de plainte et les professionnels des médias ne bénéficient pas de mesures de protection.

Contexte économique

Haïti est, depuis près d'un siècle, l’un des pays les plus pauvres du continent américain. Son économie, essentiellement basée sur l'agriculture, est très vulnérable aux aléas climatiques. Le pays est également fortement dépendant de l'aide internationale et des envois de fonds de la diaspora. Le journalisme y est l’un des métiers les plus mal rémunérés. À l'exception des employés des médias publics et de quelques rares médias privés, les reporters peinent à satisfaire leurs besoins alimentaires de base. 

Contexte socioculturel

Haïti est riche culturellement (art, musique, danse, théâtre, etc.). Ces ressources constituent un facteur de développement capable de projeter une autre image du pays et d’y attirer des touristes. Les infrastructures existantes sur l’île sont régulièrement endommagées par les catastrophes naturelles qui se succèdent.

Sécurité

Depuis 2018, les manifestations, souvent violentes, se multiplient en Haïti. Les intimidations et les attaques perpétrées par les forces de l'ordre et par les manifestants contre les journalistes sont courantes. La profession, toujours plus stigmatisée et vulnérable, est également ciblée par les gangs depuis 2021. Les journalistes sont victimes d'enlèvement ou d’assassinat en toute impunité. En 2022, au moins six d’entre eux ont perdu la vie pour des raisons liées à leur profession, plaçant Haïti sur la liste des pays les plus dangereux pour les journalistes dans la région. En l'absence d'un état de droit, ces violences accrues sont commises en toute impunité. À mesure que le contrôle des gangs s'étend sur la capitale, Port-au-Prince, les journalistes se retrouvent confinés à quelques quartiers où ils peuvent encore exercer leur activité, non sans risque. Beaucoup d’entre eux ont dû se résigner à l’exil. 

Exactions en temps réel à Haïti

Baromètre
2024
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
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