Le 18 août 2005, Reporters sans frontières a adressé une lettre à Ali Alatas, envoyé spécial des Nations unies en Birmanie, pour lui demander d'intervenir en faveur du journaliste Win Tin, détenu depuis juillet 1989. Lors de cette visite de trois jours dans le pays, le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères indonésien rencontrera le Premier ministre birman Gen Soe Win.
Le 18 août 2005, Reporters sans frontières a adressé une lettre à Ali Alatas, envoyé spécial des Nations unies en Birmanie, pour lui demander d'intervenir en faveur du journaliste Win Tin, détenu depuis juillet 1989. Lors de cette visite de trois jours dans le pays, le diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères indonésien rencontrera le Premier ministre birman Gen Soe Win.
« Monsieur le Ministre,
Reporters sans frontières souhaite attirer votre attention sur le cas de U Win Tin, journaliste birman et conseiller auprès de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), emprisonné depuis juillet 1989.
Nous vous demandons de bien vouloir intervenir en faveur de sa libération à l'occasion de votre visite officielle en Birmanie et de votre rencontre avec le Premier ministre Gen Soe Win.
U Win Tin, aujourd'hui âgé de 75 ans, est emprisonné depuis 16 ans en raison de son opposition politique pacifique au gouvernement. Il s'est vu privé de ses droits fondamentaux, au rang desquels le droit à un procès équitable et le droit à des conditions de détention décentes. Cet emprisonnement met en lumière la façon dont le système judiciaire a été détourné en Birmanie afin de réduire au silence l'exercice pacifique de la liberté d'expression.
U Win Tin, emprisonné à cause de son engagement au sein de la LND, a été condamné à des années de prison supplémentaires pour avoir tenté d'alerter les Nations unies sur les violations des droits de l'homme dans les prisons birmanes. Les autorités l'ont également accusé d'avoir rédigé des articles et des poèmes destinés à circuler dans la prison, où la possession de papier et de stylos est interdite. Son état de santé, déjà mauvais, a été aggravé par ses conditions de détention : tortures, absence de soins médicaux, détention dans une cellule sans couchage destinée aux chiens de l'armée, et privation de nourriture et d'eau pendant de longues périodes.
Parmi les 1 350 prisonniers politiques en Birmanie, de nombreux prisonniers d'opinion ont été sanctionnés pour l'exercice pacifique de leur droit à la liberté d'expression. Beaucoup sont vieux ou malades, ou ont été condamnés à des peines si longues qu'ils ne peuvent pas espérer être libérés avant l'âge de 70 ou 80 ans. Les autorités continuent d'arrêter et de retenir des activistes politiques, détenus au secret, leur refusant l'accès à des avocats et à une procédure équitable, et de harceler d'anciens prisonniers politiques et militants.
Nous faisons appel à vous, Monsieur le Ministre, pour user de votre influence sur le gouvernement birman afin de permettre la libération de Win Tin. Nous pensons que le moment est opportun pour votre intervention car, depuis début août, Win Tin est légalement libérable pour bonne conduite. Enfin, étant vous-même ancien journaliste, vous serez sans doute particulièrement sensible à notre requête.
En espérant une réponse positive à notre demande, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération.»