Le verdict du procès de Daniel Mermet, journaliste de France Inter accusé d'avoir diffusé des propos antisémistes à l'antenne, doit être rendu le vendredi 12 juillet à Paris. En trois semaines, la pétition lancée en sa faveur par Reporters sans frontières et l'émission "Là-bas si j'y suis", a recueili plus de 25 000 signatures.
Le verdict du procès de Daniel Mermet doit être rendu le vendredi 12 juillet à 13 heures 30 par la 17è chambre du tribunal correctionnel de Paris. Daniel Mermet est poursuivi par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et l'avocat Gilles William Goldnadel, pour avoir diffusé à l'antenne des commentaires émanant d'auditeurs dans une série de reportages à Gaza et en Israël. Reporters sans frontières exprime à nouveau son soutien à Daniel Mermet et demande l'abandon de toute poursuite contre lui.
Trois semaines après avoir été rendu public dans Le Nouvel Observateur par Reporters sans frontières et l'émission "Là bas si j'y suis" de France Inter, l'appel de soutien au journaliste et animateur Daniel Mermet, intitulé "A-t-on le droit de critiquer Sharon ?", a recueilli plus de 25 000 signatures.
Plus de cent cinquante personnalités et organisations ont signé l'appel, parmi lesquelles Christophe Aguiton, secrétaire général d'Attac, Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard Enchaîné, Lucie et Raymond Aubrac, résistants, Daniel Bensaïd, enseignant, Pascal Boniface, directeur de l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), William Bourdon, avocat, José Bové, syndicaliste, Manu Chao, musicien, Alfred Grosser, professeur émérite à Sciences Po, Jean Hatzfeld, journaliste, Stéphane Hessel, ambassadeur de France, Henri Leclerc, avocat, Noël Mamère, député Vert, Bruno Masure, journaliste, Georges Moustaki, chanteur, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), Jorge Semprun, écrivain, Yves Simon, écrivain, le Syndicat national des journalistes (SNJ), Philippe Thureau-Dangin, directeur de la rédaction de Courrier International, Georg Stefan Troller, prix d'honneur franco-allemand du journalisme, Richard Wagman, président de l'Union Juive Française pour la Paix.
Le texte de l'appel dénonce les campagnes diffamatoires et les menaces lancées ces derniers mois contre des journalistes et des rédactions, accusés de partialité et de désinformation dans le traitement du conflit au Proche-Orient. "Les groupuscules et les hommes qui osent prétendre parler au nom de tous les juifs, exploitent peurs et désarroi et, face à la moindre critique de l'actuelle politique israélienne, brandissent l'accusation d'antisémitisme. (…) Ainsi, la lutte contre l'antisémitisme et la judéophobie, systématiquement et abusivement invoquée, s'en trouve dangereusement galvaudée. Si "Là-bas si j'y suis" est une émission antisémite, alors l'antisémitisme est partout. (…) Nous refusons ce délire accusatoire et cette exacerbation de la suspicion. Nous refusons cette grave dérive du débat public. Nous refusons cette banalisation de l'antisémitisme" concluent les signataires de l'appel.