Un journaliste condamné en appel à six ans et demi de prison
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Le 14 mars, la peine de Gayrat Mekhliboev a été réduite en appel à six ans et demi de prison. Les accusations d'incitation à la haine religieuse (art. 156) et d'appartenance à une organisation illégale (art.216) ont été levées. Le journaliste devrait se pourvoir en cassation.
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Reporters sans frontières s'inquiète de la condamnation, le 18 février, à sept ans de prison du journaliste Gayrat Mekhliboev pour appartenance à une groupe religieux interdit, activités anticonstitutionnelles, et agitation religieuse. L'organisation craint que ces accusations ne cachent une volonté de censurer un journaliste qui a enfreint des règles tacites interdisant le traitement de sujets religieux.
"Les accusations portées contre Gayrat Mekhliboev ressemblent trop à celles utilisées dans d'autres cas de poursuites abusives par les autorités contre les journalistes indépendants et les opposants en général pour ne pas douter de leur véracité", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans des courriers adressés au procureur général, Rashid Kadirov, et au ministre de l'Intérieur, Zokirjon Almatov. "Nous vous rappelons que les peines de prison pour des délits de presse sont totalement contraires aux standards internationaux en matière de liberté de la presse et vous demandons de vous assurer que le procès de Gayrat Mekhliboev soit juste et équitable. Nous vous demandons également de tenir compte des déclarations du journaliste concernant les violences qu'il a subies au cours de sa détention préventive", a ajouté M. Ménard.
Gayrat Mekhliboev a été arrêté le 24 juillet 2002 dans un marché de Tachkent au cours d'une manifestation antigouvernementale, à laquelle il a démenti avoir participé, un mois après avoir terminé ses études de journalisme à l'Université de Tachkent. Il est accusé d'appartenir au parti islamiste interdit Hizb ut-Tahrir, de posséder de la "littérature illégale" et d'utiliser ses activités journalistiques pour faire de la propagande religieuse. Au cours du procès, qui s'est ouvert le 5 février devant une cour de Tachkent, il a notamment été reproché à Gayrat Mekhliboev d'avoir publié le 11 avril 2001, dans le journal Khurjat, un article intitulé "la balance de la justice" dans lequel il aurait relayé les idées du parti interdit. Le journaliste, qui a admis avoir étudié l'idéologie du Hizb ut-Tahrir, a démenti avoir été en possession d'écrits interdits et affirmé avoir écrit en fonction de ses propres idées. Il a également signalé au cours de l'audience avoir été frappé pendant sa détention et forcé de signer une lettre demandant pardon pour ses crimes. Condamné à sept ans de prison le 18 février, le journaliste a dix jours pour faire appel.
Reporters sans frontières rappelle que trois journalistes sont actuellement emprisonnés en Ouzbékistan et qu'en décembre 2002, Théo van Boven, rapporteur sur la torture auprès de l'ONU, a qualifié de "systématique" le recours à la torture contre les opposants.
Le 18 août 1999, Jusuf Ruzimuradov, rédacteur en chef du journal d'opposition Erk, a été condamné à une peine de huit ans de prison. Des menaces de viol à l'encontre des membres de sa famille, des tortures et des pressions psychologiques ont été utilisées afin d'obtenir ses aveux. Mohammed Bekjanov, journaliste de Erk, a également été condamné à une peine de quinze ans de prison. Les deux hommes sont accusés d'avoir voulu "renverser le pouvoir par la force", de "participation à une organisation illégale" et d'"insulte par voie de presse" au Président, un délit sanctionné par l'article 158.3 du code pénal.
Madjid Abduraimov, de l'hebdomadaire Yangi Asr, a été arrêté le
10 mars 2001 et condamné, le 1er août 2001, à treize ans de prison pour corruption. Il est connu pour ses articles critiques vis-à-vis des autorités politiques et judiciaires.
Publié le
Updated on
20.01.2016