Reporters sans frontières demande des explications après le refus de renouveler le visa d'un journaliste britannique
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Reporters sans frontières a condamné le refus du gouvernement sri lankais de renouveler le visa de Paul Harris, correspondant du quotidien britannique The Daily Telegraph. Le journaliste est contraint de quitter l'île après avoir subi une campagne d'intimidation. Reporters sans frontières considère que cette décision est regrettable d'autant plus que le gouvernement n'a jamais eu le courage de la justifier publiquement. Dans une lettre au ministre des Affaires étrangères, Tyronne Fernando, Reporters sans frontières a demandé que Paul Harris puisse obtenir un nouveau visa de presse dans les meilleurs délais.
Le correspondant au Sri Lanka du quotidien britannique The Daily Telegraph et de la revue de géopolitique Jane's Intelligence Review, s'est vu refuser le renouvellement de son visa de presse. Il a expliqué à Reporters sans frontières qu'il s'apprêtait, sur les conseils de l'ambassade britannique à Colombo, à quitter le pays le 8 novembre.
Paul Harris est en poste dans l'île depuis le 9 novembre 2001. Le 30 septembre 2002, Alec Russel, rédacteur en chef du Daily Telegraph, avait demandé au ministre des Affaires Etrangères de bien vouloir proroger le visa de son correspondant. Mais le journal n'a jamais reçu de réponse. Interrogé par la presse, le gouvernement a refusé de fournir des explications. La loi oblige les journalistes étrangers travaillant au Sri Lanka, à renouveler leur visa chaque année.
Paul Harris estime être victime du mécontentement des autorités vis-à-vis de sa couverture, très critique, du processus de paix entre le gouvernement et les Tigres tamouls. Le journaliste a expliqué à Reporters sans frontières que cette décision pouvait être le résultat de pressions exercées sur le gouvernement par les rebelles tamouls.
Suite à la publication, en mai 2002, de l'un de ses articles dans Jane's Intelligence Review, Paul Harris avait été invité à témoigner par des parlementaires de l'opposition. Après à cette intervention publique, il a été qualifié d'"agent secret britannique du MI5" par le ministre Rajitha Senaratne. La semaine suivante, une enquête secrète avait été ordonnée par le gouvernement. Selon Paul Harris, le personnel de l'hôtel où il résidait aurait été interrogé, sa chambre fouillée et ses moindres mouvements surveillés. Depuis une semaine, le journaliste affirme être victime d'intimidations et d'un harcèlement de la part d'hommes armés, postés devant son bureau et son domicile du centre de Colombo.
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20.01.2016