Reporters sans frontières a manifesté dans la station de ski de Courchevel (Savoie), où le roi Mohammed VI passe des vacances, pour réclamer la libération du journaliste marocain Ali Lmrabet, condamné à trois ans de prison pour "outrage à la personne du roi".
Des membres de l'organisation Reporters sans frontières ont manifesté, mardi 23 décembre 2003, dans la station de ski de Courchevel en Savoie (France), où le roi du Maroc, Mohammed VI, passe des vacances, pour réclamer la libération du journaliste Ali Lmrabet, condamné à trois ans de prison et en grève de la faim depuis 23 jours.
Les militants de Reporters sans frontières, vêtus de tee-shirts rouges, ont distribué au pied des pistes un tract et apposé des affiches parodiant la couverture d'un magazine spécialisé dans la vie des stars et des familles royales avec pour titre : "Le roi du Maroc Mohammed VI à Courchevel. Méfiez-vous de cet homme, il est très susceptible !" Ils ont également déployé une banderole à l'entrée du hameau de Bellecote, où réside en ce moment Mohammed VI et sur laquelle on pouvait lire : "Libérez le journaliste marocain Ali Lmrabet !",
Depuis le 30 novembre, Ali Lmrabet pratique une grève de la faim, n'absorbant que de l'eau sucrée. Sa famille et Reporters sans frontières sont très inquiets de son état de santé, d'autant plus qu'il n'a pas été autorisé à être examiné par un médecin depuis cette date. Par ailleurs, les conditions de détention d'Ali Lmrabet se sont détériorées depuis la récente visite officielle du président français Jacques Chirac au Maroc, en octobre. Les autres détenus de la prison de Salé (Rabat) sont menacés de sanctions disciplinaires s'ils adressent la parole à Ali Lmrabet qui se trouve ainsi, d'après l'expression de son frère, "dans une prison à l'intérieur de la prison".
Ali Lmrabet, rédacteur en chef de deux publications satiriques, Demain magazine et Doumane, a été condamné, le 21 mai, par le tribunal de Rabat, à quatre ans de prison ferme pour "outrage à la personne du roi", "atteinte à l'intégrité territoriale" et "atteinte au régime monarchique". Le 17 juin, sa peine a été réduite en appel à trois ans de prison ferme.