Chine : RSF appelle à la libération du journaliste indépendant Li Weizhong

La police chinoise a confirmé que le journaliste Li Weizhong, détenu depuis un mois, est maintenu au secret, sous l’accusation d’“incitation à la subversion du pouvoir d’État”. Reporters sans frontières (RSF) demande sa libération immédiate.

Le 15 novembre, le site d'information chinois Weiquanwang a révélé que le journaliste indépendant Li Weizhong, également connu sous le pseudonyme de Li Yuanfeng, avait été placé par le régime chinois sous “surveillance résidentielle dans un lieu désigné” (RSDL). Cet euphémisme désigne officiellement la détention au secret dans une des “prisons noires” du régime, où les conditions sont rendues particulièrement éprouvantes pour réprimer les défenseurs des droits humains. Selon le Code de procédure pénale chinois, cette forme de détention ne peut excéder six mois. Li Weizhong est accusé d’“incitation à la subversion du pouvoir d’État”, un crime passible de cinq ans de prison, voire davantage.

Le 10 octobre, le journaliste a été brusquement appréhendé par la police dans la ville de Yuanjiang, dans la province du Hunan du sud de la Chine. Le même jour, ses comptes Twitter et Facebook ont cessé d'être mis à jour. Initialement accusé d’avoir “provoqué des querelles et des troubles”, des accusations plus graves ont par la suite été portées contre lui.

“En maintenant Li Weizhong en détention au secret pour des accusations fabriquées de toutes pièces, le régime chinois s’illustre par sa détermination à réduire au silence l’un des derniers journalistes indépendants du pays. La communauté internationale doit intensifier sa pression sur Pékin pour obtenir la libération de Li Weizhong et celle de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Âgé de 54 ans, Li Weizhong travaille depuis une dizaine d’années comme journaliste indépendant, publiant des articles sur son blog personnel et sur les réseaux sociaux sous un pseudonyme. Dans les années 2010, il a collaboré avec le média en ligne chinois Boxun.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, Xi Jinping a restauré une culture médiatique digne de l'ère maoïste, où chercher ou transmettre librement l’information est devenu un crime. Le rapport de RSF, Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, révèle les efforts du régime pour contrôler l’information et les médias tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.

Classée 172e sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 établi par RSF, la Chine est la plus grande prison au monde pour les journalistes et les défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 123 d’entre eux actuellement emprisonnés.

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