Bardehul Ajeti, journaliste albanais du quotidien Bota Sot, a été grièvement blessé par balles, le 3 juin, par des inconnus dans les environs de Pristina. Reporters sans frontières en appelle à la Minuk, mission de l'ONU au Kosovo, afin d'identifier et de sanctionner les agresseurs du journaliste.
Bardehul Ajeti, journaliste de Bota Sot, premier quotidien albanophone du Kosovo, est mort le 25 juin 2005 dans l'après-midi, à l'hôpital Galiazzi de Milan. Grièvement blessé à la tête par des tirs d'inconnus le 3 juin au soir, il avait été transféré le 9 à l'hôpital milanais. Alors que son état était jugé stable, il a brusquement sombré dans le coma. « Nous attendons de la Minuk, mission de l'ONU qui administre le Kosovo, qu'elle mène une enquête impartiale pour homicide, afin que les coupables de cet acte odieux soient rapidement traduits en justice », a déclaré Reporters sans frontières.
- - - - - - - - - -
Reporters sans frontières en appelle à la Minuk après la tentative d'assassinat d'un journaliste du quotidien Bota Sot
6 juin 2005
Bardehul Ajeti, journaliste albanais du quotidien Bota Sot, proche de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, parti du président Ibrahim Rugova), a été grièvement blessé par balles le 3 juin 2005 au soir. Il a été attaqué par des inconnus qui circulaient à bord d'une voiture de type Mercedes à 30 km à l'Est de Pristina, alors qu'il avait dû arrêter son véhicule en raison d'une panne. Le journaliste a été touché à la tête.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par cette tentative d'assassinat à l'encontre d'un journaliste de Bota Sot et attendons de la Minuk, mission de l'ONU qui administre le Kosovo, qu'elle mette tous les moyens en œuvre afin d'identifier et de sanctionner les auteurs de cette agression. Les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité au Kosovo, quelle que soit la ligne éditoriale de leur média », a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée à Soren Jessen-Petersen, chef de la Minuk.
Bardehul Ajeti est dans le coma mais dans un état stable. Il a une balle dans la tête et une autre dans le corps. D'après son médecin, Zeke Zeka, des chances de le sauver demeurent.
Les raisons de l'agression restent inconnues, mais la presse locale privilégie la piste d'une attaque politique. Bardehul Ajeti avait écrit de nombreux articles sur les groupes mafieux de la région. La police n'a procédé à aucune arrestation.
Le 19 octobre 2001, Bekim Kastrati, un autre journaliste de Bota Sot, avait été assassiné lors d'une embuscade. Le 27 septembre 2002, le bureau zurichois du quotidien avait également fait l'objet d'une tentative d'attentat à la bombe.
Bota Sot compte sept rédactions, à Zurich, Genève (ONU), New York, Francfort, Pristina (Kosovo), Tirana (Albanie) et Tetovo (Macédoine). Avec un tirage d'environ 120 000 exemplaires, c'est le quotidien le plus important du Kosovo.