Reporters sans frontières se félicite du jugement rendu le 12 juillet 2002 par la 17è chambre du tribunal correctionnel de Paris. Daniel Mermet, journaliste pour France Inter, était accusé d' "incitation à la haine raciale" et "diffamation raciale" pour avoir diffusé à l'antenne des commentaires émanant d'auditeurs dans une série de reportages à Gaza et en Israël.
Reporters sans frontières se félicite de la relaxe du journaliste de France Inter, Daniel Mermet et du président-directeur-général de Radio France, Jean-Marie Cavada, par la 17è chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 12 juillet 2002.
La juge a prononcé l'abandon des poursuites pour "incitation à la haine raciale" et "diffamation raciale" à l'encontre de Daniel Mermet et Jean-Marie Cavada, estimant que la description d'une situation politique conflictuelle "ne va pas sans l'expression de certaines préférences". Le tribunal a considéré que le journaliste n'avait en aucun cas fait preuve d'antisémitisme.
Daniel Mermet était poursuivi par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et l'avocat Gilles William Goldnadel, pour avoir diffusé à l'antenne des commentaires émanant d'auditeurs dans une série de reportages à Gaza et en Israël. Ces derniers ont fait appel du jugement en relaxe.
Reporters sans frontières avait exprimé son soutien à Daniel Mermet et demandé l'abandon de toute poursuite contre lui. L'appel de soutien au journaliste, intitulé "A-t-on le droit de critiquer Sharon ?", rendu public le 19 juin 2002 dans Le Nouvel Observateur par Reporters sans frontières et l'émission "Là bas si j'y suis" de France Inter, avait recueilli plus de 25 000 signatures.
Le texte de l'appel dénonçait les campagnes diffamatoires et les menaces lancées ces derniers mois contre des journalistes et des rédactions, accusés de partialité et de désinformation dans le traitement du conflit au Proche-Orient. "Les groupuscules et les hommes qui osent prétendre parler au nom de tous les juifs, exploitent peurs et désarroi et, face à la moindre critique de l'actuelle politique israélienne, brandissent l'accusation d'antisémitisme. (…) Ainsi, la lutte contre l'antisémitisme et la judéophobie, systématiquement et abusivement invoquée, s'en trouve dangereusement galvaudée. Si "Là-bas si j'y suis" est une émission antisémite, alors l'antisémitisme est partout. (…) Nous refusons ce délire accusatoire et cette exacerbation de la suspicion. Nous refusons cette grave dérive du débat public. Nous refusons cette banalisation de l'antisémitisme", avaient conclu les signataires de l'appel.