La sentence de Du Daobin confirmée en appel

Le cyberdissident Du Daobin, qui avait été condamné le 11 juin 2004 à trois ans de prison, précédés d'une période de résidence surveillée de quatre ans, a vu sa peine confirmée en appel deux mois plus tard. Reporters sans frontières s'insurge contre cette sentence qui laisse l'intellectuel chinois sous la menace d'une véritable épée de Damoclès.

Le cyberdissident Du Daobin, qui avait été condamné le 11 juin 2004 à trois ans de prison, précédés d'une période de résidence surveillée de quatre ans, a vu sa peine confirmée en appel deux mois plus tard. Reporters sans frontières s'insurge contre cette sentence qui laisse l'intellectuel chinois sous la menace d'une véritable épée de Damoclès. "C'est une peine subtile car elle place le cyberdissident en liberté surveillée tout en lui signifiant qu'il peut être remis à tout moment derrière les barreaux s'il recommence à critiquer les autorités", a déclaré l'organisation. D'après l'agence de presse officielle chinoise Xinhua, la Cour suprême populaire de la région de Hubei (centre du pays) a déclaré que la sentence initiale de Du Daobin était basée sur "des faits clairs et des preuves suffisantes". ------------------------ 11.06.2004 Le cyberdissident Du Daobin condamné à quatre ans de résidence surveillée Du Daobin a été reconnu coupable "d'incitation à la subversion de l'Etat", le 11 juin 2004, par un tribunal de Xiaogan (province du Hubei, centre du pays). Il a été condamné à quatre ans de résidence surveillée et déchu de ses droits civiques pendant deux ans. Le cyberdissident avait été arrêté, le 28 octobre 2003, pour des articles en faveur de la démocratie et des droits de l'homme publiés sur Internet. Reporters sans frontières reconnaît la clémence de cette sentence, au regard des peines beaucoup plus lourdes habituellement infligées aux cyberdissidents, mais ajoute que la condamnation pour "subversion" demeure inique et sans fondement. "Ce jugement est une victoire à la Pyrrhus. Il permet à Du Daobin de sortir de prison mais le soumet à une surveillance policière telle que sa liberté n'est qu'illusoire. Cette condamnation vise à faire taire ce défenseur des droits de l'homme tout en apaisant les critiques soulevées par son incarcération, aussi bien en Chine qu'à l'étranger", a déclaré l'organisation. Selon l'avocat de Du Daobin, Mo Shaoping, ni la défense ni l'accusé n'ont pu s'exprimer lors du procès, expédié en une quinzaine de minutes. Du Daobin a pu regagner son domicile mais devra se présenter à la police chaque semaine pendant les quatre prochaines années. Mo Shaoping a déclaré que son client "reconnaît avoir publié 26 essais sur Internet mais refuse d'admettre que cela constitue un crime, et encore moins un crime de subversion". Selon des informations recueillies par Reporters sans frontières, l'universitaire chinois Liu Xiaobo, dont on était sans nouvelles depuis le 28 mai 2004, à la veille de la commémoration des massacres de la place Tiananmen, est aujourd'hui joignable à son domicile. Sa connexion Internet est cependant toujours coupée. En février 2004, Liu Xiaobo avait lancé, avec une centaine d'autres intellectuels chinois, un appel aux autorités pour demander la libération de Du Daobin. Avec 61 personnes derrière les barreaux, la Chine est la plus grande prison du monde pour les cyberdissidents. C'est également le pays où les technologies d'interception des communications électroniques et de censure du Réseau sont les plus développées. Reporters sans frontières publiera, le 22 juin 2004, un rapport sur les entraves à la circulation de l'information sur le Net en Chine et dans une soixantaine d'autres pays (disponible sur www.internet.ltpszjrkmr.oedi.net). Rappel des faits : Du Daobin a été arrêté le 28 octobre 2003 alors qu'il rentrait chez lui. Des policiers ont saisi du matériel informatique, des lettres manuscrites, un carnet d'adresses et des livres publiés à l'étranger. Ils ont également "fortement conseillé" à sa femme, Xia Chun-rong, et à son fils de 12 ans de n'avoir aucun contact avec les journalistes étrangers. La police a aussi déclaré à Xia Chun-rong que son mari était allé "trop loin". Agé de quarante ans, Du Daobin a publié sur Internet de nombreux essais pacifistes en faveur de la démocratie et d'une plus grande liberté d'expression en Chine. Il a activement demandé la libération de Liu Di, une étudiante emprisonnée pour avoir publié des textes appelant à la démocratie en Chine sur des forums en ligne. Liu Di a été libérée le 28 novembre 2003 après plus d'un an d'emprisonnement sans jugement.
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Updated on 20.01.2016