La directrice du bureau de Washington de RSF, Delphine Halgand, récompensée par la fondation James Foley
La James W Foley Legacy Foundation a annoncé, mercredi 1er février, qu’elle décernait le prix pour la liberté des otages américains à la directrice du bureau de Washington de RSF, Delphine Halgand. Elle sera ainsi récompensée pour son travail pour la défense des journalistes américains détenus en captivité. Emma Beals recevra quant à elle le prix James W Foley pour la liberté de la presse à travers le monde, et Arwa Damon recevra le prix de l’humanitaire. Ces récompenses seront remises le 1er mai 2017, lors du second diner annuel de la fondation organisé au Newseum à Washington.
« Le comité de la fondation a unanimement choisi de récompenser Delphine Halgand car elle incarne, dans son travail sans relâche pour Reporters sans frontières (RSF), le courage, le dévouement et la compassion de Jim. Elle s’est révélée tout à fait extraordinaire dans ses efforts pour venir en aide aux familles des journalistes américains kidnappés et emprisonnés, comme Austin Tice et Jason Rezaian, n’hésitant pas à plusieurs reprises à les rencontrer et à plaider en leur faveur sur son temps libre. Nous sommes ravis d’honorer à la fois Delphine Halgand et RSF pour leur travail en faveur des journalistes à travers le monde », écrit Diane Foley, fondatrice et directrice de la fondation.
« Je suis très émue par cette reconnaissance, déclare Delphine Halgand. Le dévouement et la compassion de Jim continuent de nous inspirer chaque jour à RSF. Nous n’abandonnerons jamais notre combat en faveur de la libération des journalistes emprisonnés ou retenus en otage, et tout particulièrement de celle d’Austin Tice, le dernier journaliste américain détenu en Syrie. Jim était l’un des premiers à avoir essayé de le localiser lorsqu’il a disparu en août 2012 dans la banlieue de Damas. En mémoire de Jim, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’Austin Tice soit ramené chez lui sain et sauf. »
"Toute l'equipe de RSF est tres fière du travail accompli aux Etats-Unis par Delphine, souligne le secrétaire général de RSF Christophe Deloire. RSF travaille depuis des décennies partout dans le monde auprès des gouvernements, des familles et des employeurs de journalistes disparus, emprisonnés ou retenus en otage. Elle leur communique informations et contacts sur le terrain, leur procure des conseils en matière de stratégie de communication, sert de plateforme aux comités de soutien et fournit l'assistance logistique nécessaire."
Delphine Halgand avait rencontré James Foley après sa libération des geôles libyennes. En 2012, ils avaient travaillé ensemble, dans le cadre d’une initiative sponsorisée par RSF, pour collecter des fonds au profit des enfants d’Anton Hammerl, un photo-journaliste tué en Libye.
Depuis septembre 2012, RSF assiste et conseille la famille d’Austin Tice. La campagne #FreeAustinTice a été lancée en février 2015, mobilisant plus de 260 sites d’actualité américains dans le but de sensibiliser le public à la disparition de ce journaliste. Delphine Halgand continuera à se battre sans relâche jusqu’à ce qu’il soit de retour chez lui.
RSF est devenue, au cours de 30 années d’actions, la plus grande organisation de défense de la presse au monde. Grâce à son réseau, constitué de 150 correspondants dans 130 pays ainsi que de 12 bureaux nationaux, et à son statut consultatif à l’ONU et à l’UNESCO, RSF jouit d’une influence mondiale. Elle est capable de collecter des informations sur le terrain, d’organiser des campagnes de sensibilisation et d’aider et défendre les médias aux quatre coins du monde.
De la James W Foley Legacy Foundation:
La fondation James Foley va récompenser Delphine Halgand, Emma Beals et Arwa Damon
Dover, New Hampshire - La James W Foley Legacy Foundation a annoncé, mercredi, le nom de ses lauréats 2017. Il s’agit de trois journalistes remarquables: Delphine Halgand, directrice du bureau Etats-Unis de Reporters Sans Frontières, Emma Beals, co-fondatrice de « Frontline Freelance Register », et Arwa Damon, correspondante de la chaîne CNN.
Les James W Foley Freedom Awards seront remis, le 1er mai 2017 au Newseum à Washington lors du second diner annuel de la fondation. Ils viendront distinguer Delphine Halgand, Emma Beals et Arwa Damon pour avoir marché dans les pas des courageux journalistes de guerre et avoir plaidé pour la liberté de la presse et des journalistes à travers le monde.
Diane Foley a créé la James W Foley Legacy Foundation en 2014 après le meurtre en Syrie de son fils, le journaliste de guerre américain James W Foley. « Ces trois jeunes femmes sont les héritières de Jim. Elles poursuivent son engagement courageux pour témoigner, raconter ce qu’il se passe sur les terrains du monde entier et, comme lui, elles se mobilisent en faveur de ceux qui sont victimes des conflits à travers le monde », a affirmé Diane Foley à propos des lauréates.
Delphine Halgand, la directrice du bureau américain de Reporters Sans Frontières, recevra le prix James W Foley pour la liberté des otages américains.
« Lorsque notre gouvernement ne savait pas comment venir en aide aux Américains retenus en otage à l’étranger ou à leurs familles, Delphine et David Bradley (qui a remporté le prix pour la liberté des otages américains en 2016) ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour nous aider. Ils ont continué à épauler les familles américaines désespérées dont les êtres chers sont toujours retenus en otages dans un autre pays, à l’image des parents d’Austin Tice. Ils ont également apporté leur aide à des otages de retour de captivité, comme le journaliste du Washington Post, Jason Rezaian. Delphine Halgand, une citoyenne française, a tendu la main aux familles américaines et s’est battue pour le retour de leurs proches. Elle a assumé ces responsabilités en parallèle de ses fonctions très prenantes au sein de Reporters sans frontières, où elle défend chaque jour et sans relâche la liberté de la presse. »
« Emma Beals, journaliste de guerre indépendante, et Arwa Damon, grand reporter chevronnée pour la chaîne CNN, sont des chercheuses de vérité tout comme l’était Jim, a ajouté Diane Foley. Elles risquent leur vie pour montrer des images et raconter des histoires authentiques depuis des zones de conflit. Elles ont été témoin des nombreuses souffrances imposées aux civils lors de conflits à travers le monde, mais aussi du lourd tribu payé par les journalistes et travailleurs humanitaires qui ont osé se soucier de ces situations. »
Emma Beals recevra le prix James W Foley pour la liberté de la presse pour le lancement du « Frontline Freelance Register » et pour la création, plus récemment, de l’Alliance pour une culture de la sécurité, visant à protéger les journalistes de guerre indépendants. Le lauréat de l’année dernière était David Rohde, journaliste d’investigation chez Thomson Reuters.
Arwa Damon, correspondante pour la chaîne CNN depuis 10 ans, a été bouleversée par la souffrance des enfants dans les zones de guerre, lesquels n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin, et a fondé en 2015 une ONG appelée Inara. Sa mission est d’aider les enfants qui ont été gravement blessés dans un conflit à avoir accès à l’ensemble des soins de santé nécessaires. Arwa Damon recevra le prix James W Foley de l’humanitaire pour son action bienveillante envers ces enfants. Son travail héroïque rappelle celui de la lauréate de 2016, Nadia Alawa.
La James W Foley Legacy Foundation s’attache à faire perdurer ce qui importait pour Jim : la défense des otages américains et l’élaboration d’une politique liée aux prises d’otage, la protection des journalistes de guerre indépendants et la sensibilisation de la population et des étudiants à ces crises silencieuses.
« Aux Etats-Unis, nous avons beaucoup de chance de pouvoir jouir de libertés », a déclaré Diane Foley. « Les meilleurs journalistes sont les chercheurs de vérité, ceux qui nous montrent ce qu’il se passe réellement dans notre propre pays et partout dans le monde. Ils mettent en lumière les questions essentielles au fonctionnement de notre démocratie et, ce faisant, ils protègent la liberté américaine. »
« Je souhaite la bienvenue à notre nouveau président et je l’exhorte à se saisir du sort des courageux Américains retenus en otage, tels que Austin Tice, Caitlan Coleman, Paul Overby, Robert Levinson et de nombreux citoyens inconnus. Il faut que leur retour aux Etats-Unis soit une priorité nationale pour le gouvernement. Je vous implore également, M. le Président, de reconnaître la précieuse contribution que nos talentueux journalistes américains ont apporté à notre magnifique démocratie. »
NOTES AUX REDACTIONS:
James Foley et la Legacy Foundation
James W Foley était un journaliste de guerre indépendant, qui a couvert en profondeur la situation au Moyen Orient. Il a été fait prisonnier par l’organisation de l’Etat islamique en Syrie en 2012 et a été tué en 2014. Son influence sur ses collègues et ses amis a été portée à l’écran dans le film « Jim: l’histoire de James Foley » (http://www.hbo.com/documentar
La James W Foley Legacy Foundation est une fondation à but non lucratif qui soutient le travail dans les trois domaines clé de la carrière de Jim : la libération des otages américains, la protection des journalistes de guerre indépendants et la sensibilisation de la population et des étudiants à ces crises silencieuses.
Pour plus d’informations sur la fondation, ou pour savoir de quelle manière vous pouvez contribuer à son influence, vous pouvez consulter le site Internet www.
Delphine Halgand et RSF
Delphine Halgand est la directrice du bureau américain de Reporters sans frontières depuis décembre 2011. Elle dirige les activités de l’ONG aux Etats-Unis et plaide en faveur des journalistes, des blogueurs et du droit de la presse à travers le monde. En tant que porte-parole de RSF aux Etats-Unis, Delphine Halgand intervient régulièrement dans les médias américains (CNN, Fox News, PBS, Democracy Now) et étrangers (BBC, Al Jazeera, France 24). Elle participe également à des cours magistraux dans des universités américaines (Harvard, UCLA, Yale) et à des conférences sur les violations de la liberté de la presse.
Elle a, par le passé, été attachée de presse en charge du rayonnement de l’ambassade de France aux Etats-Unis. Après avoir été diplômée en journalisme de Sciences Po Paris, elle a été correspondante pour différentes publications (Le Monde, Les Echos, L’Express), et a principalement travaillé sur des sujets liés à la politique internationale et à la macroéconomie.
Emma Beals et Frontline Freelance Register / Alliance pour une culture de la sécurité
Emma Beals incarne le courage des jeunes journalistes indépendants qui osent couvrir les conflits actuels. De nationalité néo-zélandaise, elle est à l’origine de la création du « Frontline Freelance Register » (FFR), un organisme qui représente les reporters de guerre indépendants. FFR a incité les médias à adopter des règles visant à améliorer la sécurité de leurs journalistes indépendants. « Grâce principalement à Emma, l’Alliance pour une culture de la sécurité - un mouvement composé de 80 organisations réparties dans 20 pays - a été créée », a écrit David Rohde, co-président du projet. Emma Beals est également membre du conseil d’administration du Frontline Club de Londres.
Cette journaliste couvre la situation en Syrie et l’évolution du conflit. Ses articles et reportages sur la guerre civile syrienne, ainsi que son travail documentaire, sont apparus dans des médias du monde entier. Elle travaille actuellement sur un projet de recherche sur Alep et écrit un livre consacré à son travail dans ce pays.
Arwa Damon et Inara
Arwa Damon est la correspondante de la chaîne CNN à Istanbul, en Turquie. Depuis plus de 10 ans, elle couvre les zones de guerre au Moyen Orient et en Afrique du Nord et s’intéresse tout particulièrement aux sujets humanitaires. Arwa Damon a déjà reçu de nombreuses récompenses pour son travail, parmi lesquelles le News & Documentary Emmy Award, le Peabody Award et le Investigative Reporters and Editors Award. Elle a, plus récemment, remporté le prix du « Courage en journalisme » de la part de la Fondation internationale des femmes dans les médias. Elle est la présidente et co-fondatrice d’Inara, une association née de son expérience personnelle sur le terrain.