L’Inde (133ème) aux portes du dernier quart du Classement mondial de la liberté de la presse

La situation de l’Inde, 133ème au Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), se détériore. En cause, le nombre de journalistes tués et l’impunité qui accompagne les crimes contre la presse.



Le dynamisme de la presse indienne et sa véritable capacité à jouer son rôle de contre-pouvoir placent le pays au dessus de ses voisins au Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF) ce 20 avril 2016. Pourtant l’Inde, à la 133ème place, stagne dans le dernier quart du tableau. Les attaques en justice répétées de certains pouvoirs locaux, et une législation liberticide en matière de diffamation et de publications en ligne limitent considérablement l’exercice de la presse et favorisent l’autocensure. Au cours des dernières années, l’insécurité s’est en outre imposée comme le principal frein des médias, en particulier des reporters de terrain et journalistes d’investigation.


Où qu’ils travaillent, les journalistes indiens sont en proie à une insécurité croissante. Aux menaces verbales et aux nombreuses agressions s’ajoutent les attaques armées qui se multiplient dans certains Etats. Les autorités locales peinent à endiguer cette inflation de violence. Avec près d’une attaque de journaliste par mois et quatre reporters assassinés dont au moins deux en lien avec leur activité professionnelles, l’Etat d’Uttar Pradesh est devenu l’un des plus dangereux de tout le pays, devant les zones de conflit telles que le Jammu et Cachemire où les affrontements font régulièrement des médias des cibles collatérales.


Face à ces violences répétées, Reporters sans frontières a appelé à plusieurs reprises le gouvernement fédéral à lancer un plan d’action national de sécurité et de prévention des risques et des menaces à l’encontre des journalistes, une requête restée lettre morte jusqu’à aujourd’hui. En août 2015, le ministre de l'Intérieur a déclaré que les données sur les meurtres de journalistes n’étaient pas traités séparément des autres données criminelles. Le gouvernement n’a prévu aucune unité spécialisée dans la lutte contre l’impunité des crimes contre les médias, alors même que les chiffres du bureau national d’enregistrement de la criminalité (National Crime Records Bureau, NCRB), font état d’une attaque de journaliste tous les trois jours en 2014.


Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse mesure le degré de liberté dont jouissent les journalistes dans 180 pays grâce à une série d’indicateurs (pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence, infrastructures, exactions).


Retrouvez la méthodologie et le Classement mondial de la liberté de la presse 2016 sur le site ltpszjrkmr.oedi.net.

Publié le
Updated on 20.04.2016