Alarmée par les actes de violence dont ont été victimes des journalistes lors de la manifestation organisée à Paris, le 7 avril 2002, par des organisations juives, RSF a saisi le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Paris.
Alarmée par les actes de violence dont ont été victimes des journalistes lors de la manifestation organisée à Paris, le 7 avril 2002, par des organisations juives, Reporters sans frontières (RSF) a saisi le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Paris. Au vu de la gravité des faits, RSF a demandé par lettre au procureur, M. Jean-Pierre Dintilhac, l'ouverture d'une enquête afin que les responsables de ces agressions soient identifiés et sanctionnés, et a demandé à tenue informée de la suite donnée à cette affaire.
Des journalistes ont été pris à partie, agressés verbalement ou physiquement par des membres de mouvements extrémistes juifs. Des professionnels des médias présents ont témoigné de l'agressivité exprimée à l'égard de la presse, notamment à travers des pancartes, banderoles et slogans tels que : "LCI, télévision islamiste", "halte à la désinformation à la Télévision", "AFP, agence française de propagande propalestinienne". Les médias se sont vus également accusés de "dénaturer" l'information "au profit d'Arafat".
Plus facilement repérables, les journalistes de la presse audiovisuelle et les photographes ont été les plus visés par ces actes de violence. Selon les informations non exhaustives recueillies par RSF, Inigo Horcajuelo, un cameraman de la télévision espagnole Antena 3, a été notamment passé à tabac "par des membres du service d'ordre de la manifestation qui portaient des brassards". D'après sa consœur de Antena 3, Carmen Vergara, ses agresseurs se sont précipités sur lui au moment où il filmait un groupe en train de frapper un jeune homme et lui ont pris sa cassette. Hospitalisé pendant trois heures, il souffre de contusions.
Par ailleurs, sur les quatorze journalistes et techniciens de la chaîne de télévision France 2 qui couvraient l'événement, dix ont été pris à partie, dont Pascal Doucet-Bon, journaliste. Un des cameramen, guadeloupéen, a subi des insultes racistes et le car des techniciens aurait été pris d'assaut si les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues.
Enfin, Christophe Ferrier, photographe pour le site Internet photographie.com, a également été attaqué par trois ou quatre personnes à coups de pied, au moment du premier mouvement de foule sur la place de la Bastille. Les agresseurs voulaient confisquer les pellicules du journaliste, à terre. Il a alors été écarté de la foule par un membre des services de sécurité. Un peu plus tard, une jeune fille avec un T-shirt du Betar, un organisation de jeunes extrémistes juifs, a tenté de lui arracher son matériel et de lui prendre ses pellicules.