Décès de Mikhaïlo Kolomiets : Reporters sans frontières demande des analyses complémentaires et rappelle que l'enquête n'est pas close
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A la demande de Reporters sans frontières, le docteur Jean Rivolet, médecin légiste français, s'est rendu en Ukraine, du 11 au 13 décembre 2002, afin de participer à l'autopsie du corps de Mikhaïlo Kolomiets, directeur de l'agence de presse Ukraïnski Novyny, retrouvé pendu à un arbre au Bélarus, le 30 octobre 2002. Cette expertise, réalisée à la demande de la mère de Mikhaïlo Kolomiets et avec l'accord du parquet ukrainien, n'a pas permis d'infirmer la thèse du suicide, aucune trace de violence n'ayant été constatée sur la dépouille du journaliste.
"Il serait prématuré de conclure au suicide uniquement parce que l'autopsie ne permet pas d'infirmer cette possibilité au niveau médico-légal", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "L'enquête criminelle n'est pas close : nous avons fait part aux autorités ukrainiennes de la nécessité de procéder à des analyses complémentaires, notamment sur les vêtements portés par le journaliste le jour de sa mort, et d'orienter les investigations vers les circonstances du déplacement de Mikhaïlo Kolomiets au Bélarus, qui demeurent particulièrement obscures. Nous avons adressé une lettre en ce sens au procureur général d'Ukraine, Sviatoslav Piskoun, mais elle est restée sans réponse à ce jour", a-t-il ajouté.
Reporters sans frontières rappelle que Mikhaïlo Kolomiets avait disparu le 21 octobre 2002. Son corps a été retrouvé le 30 octobre, pendu à un arbre dans la forêt de la ville de Molodechno, au Bélarus. D'après la police, il aurait quitté l'Ukraine pour le Bélarus le 22 octobre dans l'intention de se suicider.
Début février 2003, la Ligue des journalistes économiques ukrainiens et l'Institut des Mass Medias (IMI) ont effectué une enquête au Bélarus. S'ils n'ont pas trouvé de preuves de violences physiques envers Mikhaïlo Kolomiets, ils n'excluent pas pour autant la possibilité que le journaliste ait subi des pressions psychologiques afin de le pousser au suicide.
Les proches et les collègues du journaliste rejettent la thèse du suicide et considèrent que la disparition de Mikhaïlo Kolomiets pourrait être liée à ses activités professionnelles, les informations économiques et politiques publiées par son agence de presse étant susceptibles de gêner les intérêts de personnes influentes. Agé de 44 ans, il avait créé en 1997 l'agence de presse Ukraïnski Novyny, dont il possédait 50 % des parts. Le reste du capital appartenait à l'Agence des technologies humanitaires, dirigée par Valeriy Khorochkovskiy, un proche collaborateur du président Koutchma. La veuve du journaliste, Ludmila Kolomiets, a déclaré publiquement, le 16 décembre 2002, que son mari avait subi des menaces et des intimidations au cours de l'hiver 2002.
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20.01.2016