Brutalités policières envers des journalistes allemands
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Selon des informations vérifiées par Reporters sans frontières, deux journalistes allemands freelance, Kathrin Plümer et Carsten Bügener, affirment avoir été victimes de brutalités de la part de la police française, le 24 juillet dernier à Strasbourg, alors qu'ils couvraient le rassemblement antiraciste "No Border".
Carsten Bügener aurait été frappé à coups de pieds après avoir reçu du gaz lacrymogène, tandis que Kathrin Plümer se voyait confisquer par la force les images filmées. Ces images n'ont, à ce jour, toujours pas été restituées.
Reporters sans frontières a interpellé Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, dans un courrier envoyé le 2 août 2002. "Nous demandons l'ouverture immédiate d'une enquête et des sanctions exemplaires à l'encontre des responsables de ces violences inadmissibles", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les faits sont graves : sans même demander aux journalistes de cesser de filmer et alors qu'ils montraient leur carte de presse, les policiers leur auraient arraché la caméra, auraient roué de coups de pied l'un des journalistes et retiré le film de la caméra. La police de Strasbourg aurait, depuis, "perdu" ce film… Ces pratiques, que nous connaissons trop bien dans d'autres régimes, sont indignes de la police française et doivent être sévèrement punies", a ajouté M. Ménard.
Reporters sans frontières rappelle que cinq journalistes se sont déjà plaints de pratiques contestables de la police française à l'égard de la presse au cours de l'année précédente.
Le 8 novembre 2001, Ivora Cuzak, journaliste de la chaîne de télévision Zaléa TV, s'était vu confisquer ses bandes vidéo lors d'une opération de police contre un rassemblement, dans des locaux du complexe sportif Antonin Magne de la Courneuve (Seine-Saint-Denis), de familles expulsées ou en instance d'expulsion de leurs logements. Alors qu'elle prenait des images à l'écart du rassemblement, la journaliste avait été immobilisée contre une grille, sa caméra enlevée, son micro arraché et jeté à terre. La journaliste avait porté plainte, le 9 novembre 2001, à l'Inspection générale des services (IGS) pour brutalités. Une autre plainte avait été déposée à l'IGS par la direction de Zaléa TV, pour dégradation de matériel.
Le 24 juin 2001, Véronique Lopez, journaliste à Politis, avait été interpellée par les forces de police au Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget (Seine-Saint-Denis), alors qu'elle couvrait une manifestation du collectif "Ventes d'armes, basta!". Elle avait été placée pendant quatre heures en garde à vue au même titre que dix manifestants interpellés au même moment. Les policiers avaient procédé à une prise d'empreintes et de photographies au seul motif "qu'en Seine-Saint-Denis, c'est comme ça", et menacé les récalcitrants de les y obliger par la force. Le directeur général de la Police nationale, Patrice Bergougnoux, avait précisé, le 29 octobre, que "la qualité de journaliste de madame Véronique Lopez était, semble t-il, restée ignorée du commissaire de permanence".
Le 6 septembre 2001, David Bowden, journaliste de la chaîne de télévision britannique Sky News, et Adam Cottam, cameraman de la chaîne, avaient été arrêtés par la police française alors qu'ils suivaient et filmaient à l'infrarouge le parcours nocturne d'immigrants clandestins tentant de rallier la côte britannique par le tunnel sous la Manche. Les reporters avaient été relâchés après environ deux heures d'interrogatoire.
Le 2 novembre 2001, Jean-Marc Costet, journaliste de la télévision locale Télé Lyon Métropole, avait été interpellé alors qu'il couvrait l'action de protestation de journalistes de l'hebdomadaire Lyon Capitale contre la visite à la mairie de Lyon du vice-président de la République populaire de Chine, Hu Jintao. Le journaliste avait été gardé à vue pendant près de quatre heures.
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Updated on
20.01.2016