Trois ans de prison ferme pour la reporter birmane Nyein Nyein Aye

Arrêtée en janvier dernier, cette journaliste basée à Rangoun, la principale ville du pays, a été condamnée à trois ans de réclusion pour diffusion de “fausses nouvelles”. Reporters sans frontières (RSF) appelle les responsables des Nations unies à agir pour stopper l’actuelle recrudescence des condamnations de journalistes.

Le verdict a été prononcé le 14 juillet, derrière les murs de la sinistre prison d’Insein, à Rangoun. La journaliste indépendante Nyein Nyein Aye, également connue sous son pseudonyme “Mabel”, a été reconnue coupable, selon les termes de l’article 505 (a) du Code pénal, d’avoir “causé de la peur, diffusé des fausses nouvelles et incité des troubles contre des fonctionnaires du gouvernement”. Elle écope, pour cela, de trois ans de prison et de travaux forcés.

“Après la grande vague d’arrestations de journalistes qui a suivi le putsch de février 2021, on assiste désormais à une recrudescence de condamnations prononcées dans le secret des tribunaux militaires, déclare le directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Les verdicts s'enchaînent à un rythme quasi industriel et, face à ces violations choquantes des droits fondamentaux, nous appelons le rapporteur spécial des Nations unies sur la Birmanie, Tom Andrews, à s’emparer du sujet de la répression des journalistes et à agir pour mettre fin à cette dérive alarmante.”

Nyein Nyein Aye a été arrêtée le 15 janvier dernier. Avant cela, elle a travaillé comme reporter indépendante, notamment pour le portail Mizzima News, interdit par la junte. Avant le coup d’État du 1er février, la journaliste était employée par le quotidien The Standard Time Daily et l’hebdomadaire Kumudra Journal.

D’après le baromètre des violations de la liberté de la presse de RSF, Nyein Nyein Aye est la 24e journaliste condamnée à de la prison ferme, sur un total de 67 employés de médias actuellement détenus dans les prisons birmanes. 

Une semaine avant sa condamnation, un autre journaliste, Aung San Lin, reporter pour la Democratic Voice of Burma, a été condamné à six ans de réclusion et de travaux forcés.

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