Europe - Asie centrale
Kirghizistan
-
Classement 2024
120/ 180
Score : 49,11
Indicateur politique
149
30.19
Indicateur économique
64
48.73
Indicateur législatif
129
48.40
Indicateur social
124
50.66
Indicateur sécuritaire
102
67.59
Classement 2023
122/ 180
Score : 49,91
Indicateur politique
123
48.13
Indicateur économique
86
47.25
Indicateur législatif
127
50.19
Indicateur social
138
49.09
Indicateur sécuritaire
113
54.91

Jusqu’ici figure d'exception en Asie centrale par une relative liberté d’expression et de la presse, malgré une économie instable et une corruption rampante au sein des pouvoirs publics, le pays connaît une recrudescence des pressions sur les médias.

Paysage médiatique

Les autorités contrôlent toujours les principaux médias traditionnels et tentent d'étendre leur influence sur les médias privés. Si un certain pluralisme existe, avec des sites d’information indépendants populaires comme 24.kgKaktus.media ou Kloop.kg, et le développement du journalisme d’investigation et du datajournalisme, la situation est devenue critique récemment pour ces médias sous pression. La radio et la télévision restent par ailleurs les principales sources d’information pour les habitants. 

Contexte politique

Le Kirghizistan, au contexte politique très instable et polarisé, a connu trois révolutions depuis son indépendance, en 1991. Certains médias sont utilisés par les hommes politiques pour leurs intérêts personnels. Les institutions publiques restreignent l’accès des journalistes à l’information. De plus en plus de sites sont arbitrairement bloqués, comme celui de Kloop. Des médias et des journalistes sont perquisitionnés et poursuivis sur la base de fausses accusations, particulièrement ceux qui publient des enquêtes sur les cercles du pouvoir. 

Cadre légal

Ces dernières années, les autorités tendent à renforcer la censure et à introduire des lois restrictives pour la liberté de la presse. Le président Sadyr Japarov a ratifié une loi sur la protection contre les "fausses informations", qui va à l’encontre de la Constitution et des traités internationaux. Un projet de loi sur les médias, qui prévoit entre autres des sanctions disproportionnées et une obligation de réenregistrement aux contours flous, risque de restreindre encore la liberté de la presse.

Contexte économique

Le soutien massif du gouvernement aux publications qui lui sont favorables, biaise la concurrence entre les médias. Les grandes entreprises refusent de placer leurs publicités dans les médias indépendants, sous pression des autorités. Celles-ci s’apprêtent par ailleurs à introduire un statut d’“agent de l’étranger”, à l’image de celui en vigueur en Russie, qui vise les médias indépendants dont une partie de leurs financements proviennent de l'étranger. 

Contexte socioculturel

En raison du niveau élevé de corruption dans le pays, les enquêtes sur le sujet sont appréciées et semblent faire l’objet d’un intérêt croissant du public. Mais la propagande gouvernementale, qui dépeint négativement les médias indépendants comme des “ennemis du peuple”, “esclaves de l’Occident”, convainc une grande partie de la société. 

Sécurité

Les médias indépendants subissent une nouvelle vague de pressions. Le 16 janvier 2024, la police kirghize a arrêté en quelques heures 11 journalistes travaillant ou ayant travaillé pour la chaîne d’investigation de Bolot Temirov, qui avait été illégalement expulsé de son pays en 2022. Régulièrement condamnés lorsqu'ils critiquent les autorités, en particulier pour diffamation, des sites d’information font parfois l’objet de cyberattaques à la suite d’articles sur des faits de corruption. Les journalistes d’investigation sont la cible de violences, tout comme les reporters avant que les manifestations ne soient interdites dans la capitale, en mars 2022.

Exactions en temps réel au Kirghizistan

Baromètre
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0 collaborateurs des médias
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2024
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