Reporters sans frontières est révoltée par l'impunité dont bénéficient les auteurs des menaces de mort anonymes proférées à l'encontre de Eddy Péhé, directeur de la rédaction du quotidien d'opposition Le Nouveau Réveil. Harcelé par téléphone depuis plus d'une semaine, celui-ci a été contraint de quitter son domicile. « Nous prenons très au sérieux ce nouvel épisode du sinistre feuilleton que vivent les journalistes ivoiriens, a déclaré l'organisation. Sous la contrainte ou par mauvaise volonté, la police de Côte d'Ivoire a failli à sa mission de protection des citoyens. »
Reporters sans frontières est révoltée par l'impunité dont bénéficient les auteurs des graves menaces de mort anonymes proférées à l'encontre de Eddy Péhé, directeur de la rédaction du quotidien d'opposition Le Nouveau Réveil. Harcelé par téléphone depuis plus d'une semaine, celui-ci a été contraint de quitter son domicile.
« Nous prenons très au sérieux ce nouvel épisode du sinistre feuilleton que vivent les journalistes ivoiriens, a déclaré Reporters sans frontières. Sous la contrainte ou par mauvaise volonté, la police de Côte d'Ivoire a failli à sa mission de protection des citoyens, car il est évident qu'identifier la source d'appels téléphoniques est à la portée de n'importe quelle force de sécurité. Une enquête sérieuse doit être menée pour que les auteurs des menaces répétées contre Eddy Péhé soient retrouvés et traduits en justice. Ce faisant, le gouvernement prouvera qu'il est déterminé à faire respecter l'Etat de droit. »
Dans la nuit du 14 au 15 août 2005, le directeur de la rédaction du quotidien Le Nouveau Réveil (proche du PDCI, ancien parti unique, dirigé par l'ex-président Henri Konan Bédié), Eddy Péhé, a reçu, sur la ligne de téléphone fixe de son domicile, trois appels le menaçant en termes violents.
« Nous savons où tu habites et où tu travailles, lui a lancé son interlocuteur anonyme. Vous soutenez les rebelles, vous ne voulez pas qu'ils désarment. Si, à partir du 20 août, ils ne désarment pas, c'est par vous que nous allons commencer ici. Nous allons vous montrer que mourir n'est pas un plaisir. On va boire votre sang aussi. Est-ce que tu sais comment on a eu ton numéro fixe ? On connaît la plaque d'immatriculation de ta voiture. Maintenant, on sait à quelle heure tu rentres et à quelle heure tu sors. On va faire une descente chez toi pour que nous parlions entre garçons. Des imbéciles comme vous, vous êtes contre le régime, vous être contre la République, vous serez tués un à un… »
Par mesure de sécurité, Eddy Péhé a quitté son domicile, mais ses proches ont continué à recevoir des appels anonymes les jours suivants. Après avoir demandé en vain à parler au journaliste, l'interlocuteur a lancé : « Tôt ou tard, nous le trouverons. »
Le journaliste a déclaré qu'il avait immédiatement informé, outre les instances professionnelles ivoiriennes, les ministères de la Sécurité intérieure, de la Défense, de la Communication et des Droits de l'homme, ainsi que la mission locale de l'ONU. A ce jour, aucune suite officielle n'a été donnée à sa plainte.