Vingt eurodéputés demandent à Israël d’assurer la liberté de mouvement des journalistes palestiniens
Un groupe composé de vingt députés du Parlement européen a cosigné une pétition montée conjointement par Euro-Med Monitor et Reporters sans frontières (RSF), demandant à Israël de garantir la liberté de circulation des journalistes palestiniens.
Une pétition a été lancée par l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme (communément appelé Euro-Med Monitor) et RSF ce mardi 25 janvier. Elle fait suite à un rapport publié par Euro-Med en novembre dernier sur plusieurs cas de journalistes palestiniens qui voient leur liberté de mouvement fortement restreinte par les autorités israéliennes, à l’intérieur comme à l’extérieur des territoires occupés, mais aussi entre Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. “De telles mesures menacent gravement l’indépendance du journalisme palestinien et la liberté d’expression dans les territoires palestiniens occupés”, peut-on lire dans la pétition.
Les eurodéputés cosignataires appellent les autorités israéliennes à lever toutes ces interdictions de voyage visant les journalistes palestiniens, à “cesser toute autre forme de harcèlement, d’intimidation ou de chantage contre eux”, mais aussi à mener “une enquête transparente et indépendante sur les incidents au cours desquels des agents israéliens ont menacé de priver les journalistes palestiniens de leur droit de voyager, à moins qu’ils ne travaillent avec les services de sécurité et de renseignement israéliens et ne fournissent des informations sur la sécurité”.
Lors d’un webinaire co-organisé par Euro-Med Monitor et RSF à cette occasion, la députée européenne Margrete Auken a déclaré : “Il est très clair que les journalistes sont punis pour avoir fait leur travail. C’est l’une des violations brutales d’Israël contre les médias et les journalistes, et ces pratiques font partie des violations plus larges de l’apartheid et de l’occupation contre les Palestiniens en général. Il est clair que les pays de l’UE n’assument pas leurs responsabilités à l’égard des violations israéliennes.”
“Les autorités israéliennes s’appuient sur des ‘dossiers confidentiels’ dans le but d’être dispensées de fournir un motif clair et légitime à ces restrictions imposées aux journalistes palestiniens, a ajouté pour sa part la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. C’est là qu’intervient l’arbitraire, au nom de la sécurité nationale.”
En décembre, Euro-Med Monitor et RSF ont lancé la campagne #LetMajdoleenOut sur les réseaux sociaux. Les deux organisations ont appelé à la suspension immédiate des interdictions de voyage émises par Israël, qui empêchent des dizaines de journalistes palestiniens, dont Majdoleen Hassona, lauréate du Prix RSF 2021 de l’Indépendance, de quitter la Cisjordanie et la bande de Gaza.
En raison de l’interdiction de voyage imposée à Majdoleen Hassona il y a deux ans par les autorités israéliennes, qui contrôlent les frontières extérieures des territoires palestiniens, elle n’a pas pu revenir de Cisjordanie à Istanbul, où elle est basée et travaille pour la chaîne publique turque TRT. Les autorités l’ont également empêchée de récupérer son prix RSF.
Israël occupe la 86e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.