Vendetta à Jénine : interdiction de filmer
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Dans une lettre adressée au vice-ministre de l'Intérieur, Ahmed Saïd Tamimi, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre les intimidations exercées envers des journalistes et contre la confiscation de leur matériel lors des événements de Jénine du 5 février. "L'Autorité palestinienne ne doit, sous aucun prétexte, empêcher la presse de faire son travail, surtout lors d'événements tragiques comme celui qui s'est déroulé à Jénine", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous vous demandons de prendre des mesures urgentes pour que cessent les entraves au droit d'informer rencontrées par les journalistes sur les territoires sous votre contrôle", a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, la police palestinienne a empêché des journalistes des médias étrangers de travailler à Jénine le 5 février alors qu'ils couvraient le procès de trois Palestiniens accusés de meurtre. Les cassettes vidéo des équipes de télévision ont été confisquées par les forces de l'ordre après que les cameramen avaient pris, à l'extérieur de la chambre de commerce (transformée en tribunal), des images de la foule en colère suite à l'énoncé du verdict, jugé trop peu sévère. Les trois jeunes Palestiniens venaient d'être condamnés à quinze ans de prison pour le meurtre, la semaine précédente, d'un officier de la sécurité palestinien qui était leur parent éloigné. La foule, rassemblée à l'extérieur de la chambre de commerce, a forcé l'entrée du bâtiment. Des hommes ont alors tiré des coups de feu et tué les trois condamnés. Leurs corps ont ensuite été traînés dans la rue.
Depuis le 11 septembre 2001, les forces de l'ordre palestiniennes avaient empêché, à plusieurs reprises, les journalistes de faire librement leur travail, notamment lors de manifestations de joie de Palestiniens suite aux attentats de New York. Le 14 septembre, cinq journalistes avaient été interpellés par la police palestinienne. Ils couvraient, dans le camp de réfugiés de Nusseirat, une manifestation à la mémoire de l'auteur de l'attentat-suicide du 9 septembre à Nahariya, en Israël. Un photographe et un rédacteur de Reuters, un cameraman d'APTV, le correspondant de la télévision par satellite d'Abou Dhabi et un photographe de l'AFP ont été relâchés une heure et demie plus tard, après que la police leur eut confisqué cassettes vidéo et films. Lors de cette commémoration, un portrait de Oussama ben Laden avait été brandi par des adolescents.
Publié le
Updated on
20.01.2016