La police détient au secret, depuis plus d'un mois, Liu Di, une étudiante en psychologie, accusée d'avoir demandé aux internautes de ne pas écouter la propagande du Parti communiste et de vivre librement. Trente deux cyberdissidents sont actuellement emprisonnés en Chine.
Depuis le 7 novembre 2002, les autorités n'ont fourni aucune explication sur la détention de l'étudiante Liu Di (photo), arrêtée après avoir diffusé sur Internet des textes critiquant la main mise du Parti communiste sur la société chinoise. Avec l'arrestation de Liu Di, la Chine compte au moins trente-deux cyberdissidents détenus, dont seize ont été condamnés à des peines de prison. Reporters sans frontières s'inquiète du traitement infligé à la jeune femme, déjà de santé fragile. L'organisation en a appelé au nouveau Président chinois, Hu Jintao, afin d'obtenir la fin de cette détention au secret qui va à l'encontre de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé par la Chine.
Le 7 novembre 2002, à la veille de l'inauguration du seizième Congrès du Parti communiste chinois, Liu Di, étudiante en psychologie âgée de vingt-deux ans, a été arrêtée sur le campus de l'Université de Pékin. Sa famille n'a été informée de son arrestation que lorsque la police est venue procéder à une fouille de son domicile, saisissant ses notes, ses livres et son ordinateur. Ses proches, qui se sont déplacés au poste de police pour lui apporter des vêtements de rechange, n'ont pas été autorisés à voir la jeune femme. Ils sont sans nouvelles d'elle depuis un mois.
Selon l'organisation dissidente China Labor Watch, qui a révélé l'arrestation de Liu Di, les autorités n'ont pas confirmé sa détention, mais la police a affirmé à un professeur de Liu Di qu'elle était emprisonnée en raison de ses liens avec une "organisation illégale". Cependant, le père de l'étudiante affirme que son arrestation serait due à ses écrits diffusés sur Internet. Sous le pseudonyme "La souris inoxydable", Liu Di a encouragé les internautes à "ignorer la propagande du régime chinois" et à "vivre en toute liberté". Elle a également critiqué l'arrestation de Huang Qi, le créateur d'un site Internet détenu depuis le 3 juin 2000 pour avoir mis en ligne des articles considérés comme subversifs par les autorités.