Une bombe explose dans les locaux d'une radio privée

Une bombe a explosé dans les locaux de la radio privée Voice of The People tôt dans la matinée du 29 août 2002. Aucun blessé n'est à déplorer mais les locaux ont été fortement endommagés. "Nous vous demandons d'enquêter très sérieusement sur cette explosion, et de nous tenir informés des avancées de votre enquête", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé à Kembo Mohadi, ministre de l'Intérieur. "Les autorités doivent donner un signal fort pour montrer que de tels actes ne resteront pas impunis. La radio est un enjeu particulièrement important vu que la majeure partie de la population utilise ce média pour se tenir informée", a ajouté M. Ménard. Dans les premières heures de la matinée du 29 août, une bombe a explosé dans les locaux de la station Voice of The People. Seul un garde se trouvait sur place. Il a rapporté avoir été approché par trois hommes, dont un armé. Deux d'entre eux l'auraient retenu en otage pendant que le troisième jetait un objet dans les locaux. Ils ont ensuite pris la fuite. La bombe a détruit le toit et les équipements de la station de radio. Voice of The People emploie des journalistes locaux qui préparent des programmes en langues locales et les envoient par ordinateur aux Pays-Bas, d'où ils sont ensuite diffusés vers le Zimbabwe pour échapper aux lois répressives sur les médias. La station avait été à maintes reprises critiquée par le gouvernement pour contourner la loi, et accusée de lui faire une propagande hostile à même de créer des divisions politiques. Ses locaux avaient été perquisitionnés par la police le 4 juillet avec saisie de cassettes et de dossiers. Reporters sans frontières rappelle que dans la nuit du 27 au 28 janvier 2001, une bombe avait explosé dans les bâtiments abritant l'imprimerie du Daily News à Southerton, en banlieue de Harare. Personne n'avait été blessé mais le matériel d'impression du journal avait été sérieusement endommagé, rendant la parution du quotidien très difficile. L'attentat n'avait pas été revendiqué et l'enquête n'avait abouti à aucun résultat.