Un second journaliste abattu en trois jours
Organisation :
Le meurtre de Mehmood Ahmed Afridi a été revendiqué par l'Armée de Libération du Baloutchistan quelques heures après sa mort.
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01.03.2013
Reporters sans frontières s’indigne de l’assassinat, le 1er mars 2013, de Mehmood Ahmed Afridi, correspondant pour le journal Intikhab, abattu par plusieurs motards non identifiés, dans la ville de Kalat (province du Baloutchistan). Cet acte n’a pour l’heure pas été revendiqué.
“Nous sommes profondément choqués de voir que, deux jours seulement après l’assassinat de Malik Mumtaz Khan, un tel assassinat, suivant un mode opératoire similaire, ait pu se reproduire. Les autorités doivent instamment prendre conscience du profond climat d’insécurité dans lequel travaillent les journalistes pakistanais, et mettre immédiatement en place des moyens de protection réellement efficaces pour assurer la sécurité des journalistes. Une enquête complète et impartiale doit être ouverte, pour retrouver et punir les assassins de journalistes”, a déclaré l’organisation.
Joint au téléphone par Reporters sans frontières, un journaliste baloutche basé à Quetta a indiqué que Mehmood Ahmed Afridi, âgé de 56 ans, travaillait comme journaliste depuis 1995. Il était également président du Club de la presse de Kalat. “Mehmood Ahmed Afridi patientait à l’extérieur d’une cabine téléphonique publique lorsque deux motards sont arrivés et ont ouvert le feu sur lui”, a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat. Selon lui, les médecins qui ont procédé à l’autopsie de Mehmood Ahmed Afridi auraient dénombré quatre blessures par balles.
“Il s’agit d’un assassinat ciblé”, a commenté le commissaire-adjoint du district de Kalat, Bashir Ahmed, à Ali Shah, chef du bureau de la chaîne d’informations télévisées Dawn News TV.
Le président de l’Union des journalistes du Baloutchistan (BUJ), Essa Tareen, a condamné le meurtre de son confrère, déplorant que le gouvernement ne se soucie guère des investigations à mener pour identifier les coupables, malgré les différentes demandes en ce sens.
“Nous nous sentons humiliés lorsque nous formulons ces demandes au gouvernement, et que celui-ci fait si peu”, a-t-il déclaré à Reporters sans frontières.
Le Baloutchistan est une région de plus en plus dangereuse pour les journalistes, devenus les cibles à la fois des services de renseignement, et de groupes insurgés.
Mehmood Ahmed Afridi est le second journaliste tué par balles au Pakistan en moins d’une semaine. Le 27 février dernier, Malik Mumtaz Khan, journaliste pour Geo TV et pour le groupe de journaux Jang, était assassiné à Miranshah, dans le Nord Waziristan.
Le Pakistan se situe au 159ème rang sur 179 du classement 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016