Un projet de loi dangereux pour la presse a été adopté
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Dans une lettre adressée au président Daniel arap Moi, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'adoption récente d'un nouveau projet de loi sur la presse. "Cette loi est un réel danger pour le pluralisme de la presse. Elle établit une sélection de fait selon la richesse des journaux et instaure un climat d'intimidation à tous les niveaux de production", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "La survie des titres les plus fragiles est sérieusement menacée", a-t-il ajouté. L'organisation a demandé au Président de tout mettre en oeuvre pour que cette loi liberticide soit rejetée par le gouvernement.
D'après les informations recueillies par RSF, le parlement kenyan a adopté, le 8 mai 2002, le projet de loi des statuts (Amendements divers) introduit par le ministre de la Justice, Amos Wako. Ce texte prévoit notamment de faire passer les frais autorisant l'édition une publication de 10 000 à un million de shillings (de 150 à 15 000 euros). Tout contrevenant s'expose à une contravention d'un million de shillings et/ou une peine de trois ans de prison. Les récidivistes risquent cinq années de prison et une interdiction définitive d'éditer. Par ailleurs, le projet permet de poursuivre tous ceux qui vendraient ou distribueraient des journaux n'ayant pas payé ces frais.
RSF a par ailleurs rappelé que le 22 mars 2002, le quotidien The People Daily et son ancien rédacteur en chef, George Mbugguss, ont été condamnés en appel à verser 20 millions de shillings kenyans (environ 300 000 euros), à Nicholas Biwott, ministre du Commerce et de l'Industrie, pour "diffamation". Un article publié le 10 mars 1999, impliquait Nicholas Biwott, à l'époque ministre de la Communauté de l'Afrique de l'Est, dans l'attribution controversée d'un marché pour la construction d'un barrage hydro-électrique.
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20.01.2016