Un journaliste tribal tué par balles dans le nord du Waziristan
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Reporters sans frontières a appris avec une grande tristesse la mort, le 27 février 2013, du journaliste tribal Malik Mumtaz Khan, tué par balles par des individus non-identifiés, à Miranshah, dans le nord du Waziristan.
“Nous présentons toutes nos condoléances à la famille et aux proches de Malik Mumtaz Khan. Les autorités pakistanaises doivent immédiatement prendre toute la mesure du danger que représente l’exercice de leur profession pour les journalistes tribaux, ouvrir une enquête et mettre en place des moyens efficaces pour prévenir d’une part ce type d’attaque, mais aussi pour poursuivre en justice les auteurs de cet odieux assassinat”, a déclaré Reporters sans frontières.
Journaliste depuis une quinzaine d’années, Malik Mumtaz Khan travaillait pour la chaine télévisée d’informations Geo News, ainsi que pour le groupe de journaux Jang, dont il était le correspondant. Il avait récemment été élu président du Club de presse de Miranshah.
Selon l’Union tribale des journalistes (Tribal Union of Journalists, TUJ), “Il était en chemin vers son domicile quand des hommes armés ont ouvert le feu sur lui, près de la ville de Miranshah”. L’organisation a ajouté que ces derniers l’attendaient dans un véhicule aux vitres teintées, un modèle particulièrement répandu au sein des groupes militants.
Le Nord Wiziristan est une région particulièrement investie par les islamistes où, contrairement aux autres zones tribales du pays, l’armée n’a pas mené d’offensive, et où les journalistes font face à de grandes difficultés pour travailler en toute indépendance.
“Nous sommes profondément attristés par la perte de Malik Mumtaz Khan”, a déclaré Nasir Mohmand, président de l’Union tribale des journalistes, joint au téléphone par Reporters sans frontières. Selon lui, Malik Mumtaz Khan serait le 13ème journaliste tribal membre de la TUJ tué. Il appelle le gouvernement à “assurer la protection des journalistes tribaux”.
Certains journalistes tribaux ont déclaré que Malik Mumtaz Khan faisait l’objet de menaces depuis quelques temps.
Aucun groupe n’a pour l’heure revendiqué cet assassinat. Selon Geo News, le porte-parole de l’organisation terroriste Tehreek-e-Taliban, Ehsanullah Ehsan, aurait réfuté toute implication du groupe dans le meurtre du journaliste, qui avait reconnu sa responsabilité dans l’assassinat du journaliste tribal Mukarram Khan, l’an dernier.
La mort de Malik Mumtaz Kahn porte à quatre le nombre de journalistes tués au Pakistan depuis le début de l’année 2013. Il est le second journaliste assassiné dans le Nord Waziristan, après Hayatullah Khan, en juin 2006.
Le Pakistan se situe à la 159ème place du classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016