Un journaliste torturé en détention
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Le 3 mai, Youssef Al Bashir Musa, correspondant du quotidien As Sahafa à Nyala (près de la ville de Darfour, ouest du pays), a été arrêté puis torturé. Cette arrestation est intervenue peu après la publication, par son journal, d'informations sur les affrontements dans la région du Darfour.
" En raison des menaces qui pèsent sur l'intégrité physique du journaliste, nous demandons la libération immédiate de ce dernier. En aucun cas, une telle mesure n'est justifiable ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui s'est également inquiété de la saisie, deux jours consécutifs, de deux quotidiens indépendants.
Le 3 mai, les forces de sécurité de Nyala (ville proche de Darfour) ont arrêté Youssef Al Bashir Musa, le correspondant sur place du quotidien As Sahafa. Selon un médecin qui a pu lui rendre visite en détention le 6 mai, le journaliste, qui est amputé d'une jambe, a été torturé. Il a été battu à plusieurs reprises et frappé à l'aide d'un gourdin sur la plante du pied et sur les épaules. Le médecin a précisé que le journaliste a été menacé de viol. Le journaliste a été interrogé sur les informations qu'il avait communiquées à son journal, basé à Khartoum.
Fin avril, l'Agence nationale de sécurité avait envoyé des instructions à la presse soudanaise quant à la couverture des événements de Darfour. En avril, de violents combats dans cette région avaient fait plus de cinquante morts. Les patrons de journaux avaient été informés, par téléphone, qu'ils ne devaient plus diffuser d'information sur ces affrontements, sous peine de voir leurs journaux saisis. Jusqu'au 3 mai, la presse soudanaise avait respecté ces consignes. Les 3 et 4 mai, As Sharie Al Siassi et Assahafa ont publié des articles sur le sujet. Les sanctions contre ces deux publications n'ont pas tardé : le 6 et 7 mai, tous leurs exemplaires ont été saisis.
Publié le
Updated on
20.01.2016