Un tribunal de Lisbonne a inculpé, le 20 septembre, un journaliste parce qu'il refusait de révéler ses sources. Reporters sans frontières dénonce ce triste précédent et demande l'annulation des poursuites engagées à l'encontre de José Luis Manso Preto.
Le 20 septembre, José Luis Manso Preto, journaliste collaborant entre autres avec l'hebdomadaire portugais Expresso, a été inculpé par un tribunal de Lisbonne pour avoir refusé de révéler ses sources dans une affaire de trafic de drogue. Reporters sans frontières dénonce cette mise en cause des sources journalistiques.
"Il est scandaleux que la justice portugaise aille jusqu'à inculper un journaliste pour le forcer à révéler ses sources. L'existence du secret professionnel pour les journalistes doit être reconnue au Portugal, au même titre que pour les médecins ou les avocats. Un journalisme d'investigation de qualité ne peut exister si les journalistes n'ont pas la possibilité de préserver leurs sources d'information. La justice portugaise doit prendre conscience qu'en cassant légalement ce fondement de la déontologie journalistique, elle transforme les journalistes en informateurs et peut donc les mettre en danger lorsqu'ils travaillent sur des affaires délicates. Mr Manso Preto a déjà apporté son témoignage devant un tribunal, il a le droit et même le devoir de protéger ses sources", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé à la ministre de la Justice, Maria Celeste Cardona. "Nous vous demandons d'annuler les poursuites lancées contre Mr Manso Preto, qui constituent une triste première depuis le rétablissement de la démocratie en 1974", a-t-il ajouté.
Dans l'après-midi du 20 septembre, José Luis Manso Preto, journaliste indépendant collaborant avec plusieurs organes de presse portugais et espagnols, a été détenu pendant quelques heures et inculpé par un tribunal de Lisbonne pour "désobéissance à la justice". Il avait refusé de révéler ses sources dans une affaire de trafic de drogue transitant par le Maroc.