Reporters sans frontières a demandé le 5 février 2003, dans une lettre au Conseil consultatif saoudien (Majlis Al-Shoura), la libération immédiate du journaliste ismaélien Saleh Al-Harith emprisonné depuis avril 2000.
Reporters sans frontières a demandé, dans une lettre au Conseil consultatif saoudien (Majlis Al-Shoura), la libération immédiate du journaliste Saleh Al-Harith, 34 ans, arrêté en avril 2000 à Najran et aujourd'hui détenu dans l'est du pays, à la prison de Dammam.
"Ce journaliste est injustement incarcéré depuis bientôt trois ans", a écrit Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Son seul tort est d'avoir informé un média étranger de certaines exactions commises par les autorités saoudiennes. Pour la première fois, une organisation internationale de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a été autorisée à réaliser une mission d'enquête dans le pays. C'est le moment pour les autorités saoudiennes de démontrer la sincérité de leurs engagements en faveur des droits de l'homme."
Des confrontations en avril 2000 entre membres de la minorité ismaélienne et forces de l'ordre avaient fait un mort et plusieurs blessés parmi les policiers. Le journaliste Saleh Al-Harith, travaillant pour le journal saoudien Al-Yaum, avait contacté la chaîne de télévision Al-Jazira par téléphone, le 23 avril 2000, pour témoigner de l'attaque de la mosquée Al-Mansoorah, à Nijran, par les forces de l'ordre. De confession ismaélite, il aurait été arrêté fin avril 2000 puis condamné à sept ans de prison.
Les ismaéliens, minorité chiite persécutée par les autorités wahhabites du royaume, sont nombreux dans la ville de Najran. Il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre d'ismaéliens en Arabie saoudite. Selon les diplomates, ils seraient plusieurs dizaines de milliers vivant pour la plupart dans les régions montagneuses du Sud-Ouest.