Un journaliste incarcéré depuis trois mois et un autre en fuite
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Depuis le 5 mai dernier, Sid'Amar Ould Cheikhna, journaliste de l'hebdomadaire islamiste Arraya - interdit début juin - se trouve derrière les barreaux. Début août, il a été " enlevé " et transféré dans un commissariat de Nouakchott. Ses proches sont très inquiets de son sort.
" Nous demandons des explications aux autorités judiciaires sur les charges qui pèsent réellement sur ce journaliste. Par ailleurs, le fait que ni son avocat, ni son épouse ne puissent lui rendre visite et le fait qu'il ait été transféré, en toute illégalité, nous font craindre qu'il puisse être l'objet de mauvais traitements. Nous sommes également inquiets sur le sort de l'un de ses confrères, Mohammed Ould Ghoulam, en fuite à l'étranger. Nous demandons ainsi aux autorités du pays frontalier de la Mauritanie dans lequel il se trouverait d'assurer sa sécurité et de faciliter toutes ses démarches pour obtenir l'asile dans un autre pays ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 5 mai 2003, Sid'Amar Ould Cheikhna, journaliste de l'hebdomadaire islamiste Arraya, est arrêté alors que la police mauritanienne mène une rafle dans les milieux islamistes. Selon l'un de ses codétenus, aujourd'hui en liberté, il a été interrogé sur ses articles et certains prêches qu'il a tenus dans des mosquées. Détenu à l'école de police (à Nouakchott) jusqu'au 4 juin, il a ensuite été incarcéré à la prison de Beyla, dans la capitale. Il a été libéré le 8 juin, au moment de la tentative de coup d'Etat puis s'est rendu lorsque l'échec des putschistes a été annoncé. Selon un avocat qui suit son dossier, le journaliste a été " enlevé " par la police, le 7 août, puis incarcéré au commissariat de Tofragh Zeïna. Son avocat et sa famille n'ont pu obtenir l'autorisation de lui rendre visite.
Le 1er juin, les autorités avaient notifié à la direction de l'hebdomadaire islamiste Arraya la fermeture de cette publication. Raya avait déjà reçu l'ordre de ne plus paraître depuis le début du mois de mai, au moment où une trentaine de personnes - dont Sid'Amar Ould Cheikhna et Jamil Mansour, figure de l'opposition -, accusées d' " incitation à la violence ", avaient été arrêtées dans les milieux islamistes. Libéré au moment de la tentative de putsch, Jamil Mansour avait fui et demandé l'asile politique en Belgique. Par crainte d'être eux aussi arrêtés, Ahmedou Ould Mohamedou dit Ould Wedi'a, et Mohamed Mahmoud Ould Mohamed, dit Ould Seyidi, respectivement rédacteur en chef et président du conseil d'administration de Raya, avaient également fui vers la Belgique à la mi-juillet. Fin mai, Ahmedou Ould Mohamedou avait qualifié la décision de fermeture du journal d'" arbitraire " et déclaré que le ministère de l'Intérieur accusait le journal de s'être livré à une entreprise de " sape " et de véhiculer un message " intolérant ". Un troisième journaliste, Mohammed Ould Ghoulam, sous mandat d'arrêt, est aujourd'hui en fuite.
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Updated on
20.01.2016