Un journaliste condamné à neuf mois de prison et son quotidien interdit pendant six mois
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Reporters sans frontières proteste contre la condamnation à neuf mois de prison de Paul Kamara, directeur du journal indépendant For Di People. Le quotidien a également été suspendu pour six mois.
L'organisation rappelle que, dans un document du 18 janvier 2000, Abid Hussain, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a demandé « à tous les gouvernements de veiller à ce que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d'emprisonnement, sauf pour des délits tels que les commentaires racistes ou discriminatoires ou les appels à la violence », et a ajouté que « l'emprisonnement en tant que condamnation de l'expression pacifique d'une opinion constitue une violation grave des droits de l'homme ». «Nous demandons aux autorités compétentes d'annuler les charges qui pèsent contre le journaliste, d'ordonner sa libération immédiate, et d'autoriser la réouverture du quotidien For Di People », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Le 12 novembre 2002, Paul Kamara a été reconnu coupable de « diffamation » et « calomnie » par la Haute Cour de Freetown. Il a été condamné à neuf mois de prison et à une amende de 4,5 millions de leones (2100 euros). Le 5 avril 2002, suite à la parution de plusieurs articles dans le quotidien For Di People traitant le juge de la cour d'appel Methland Tholla Thomson de « voleur », « criminel », et de « fraudeur constitutionnel », et à la publication de sa photographie légendée « cet homme est dangereux », celui-ci avait porté plainte contre Paul Kamara et son quotidien.
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20.01.2016