Un journaliste assassiné dans l'est du pays
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Ambika Timsina, journaliste dans la région de Koshi (sud-est du pays), a été assassiné par des inconnus. Reporters sans frontières est indignée par le meurtre de cet ancien journaliste de publications promaoïstes.
Face aux soupçons qui pèsent sur des militants maoïstes, Reporters sans frontières exige des dirigeants politiques et militaires du mouvement maoïste qu'ils fassent cesser immédiatement les violences à l'encontre des journalistes. L'organisation demande que les coupables soient identifiés et déférés devant la justice népalaise.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le corps sans vie de Ambika Timsina a été retrouvé, le 12 décembre 2002, à proximité du village de Pathari proche de Biratnagar (province de Kosi, sud-est du Népal). Le journaliste a été tué de plusieurs balles et son corps portait des traces de coups. La veille, huit inconnus masqués s'étaient présentés à son domicile et l'avaient emmené pour "régler certaines affaires avec lui", selon des témoins.
Ancien journaliste des hebdomadaires promaoïstes Janadesh et Mahima, Ambika Timsina avait décidé, après l'imposition par le gouvernement de l'état d'urgence en novembre 2001, de se rendre aux forces de sécurité. Ambika Timsina et son père avaient profité d'une amnistie, et le journaliste souhaitait poursuivre son travail dans la région. Agé de 26 ans, Ambika Timsina devait se marier dans les prochains mois.
Les assassins n'ont pas été formellement identifiés, mais selon certains proches, il pourrait s'agir de maoïstes qui soupçonnaient le journaliste d'être un informateur des forces de sécurité. Et qui l'auraient ainsi puni de sa "trahison".
Déjà en août 2002, des maoïstes avaient assassiné Nawaraj Sharma "Basant", fondateur et directeur de publication de l'hebdomadaire Karnali Sandesh (Le Message du Karnali), dans l'extrême ouest du Népal.
Dans un rapport sur la situation de la liberté de la presse au Népal, publié en mars 2002, Reporters sans frontières avait écrit : "Avec la proclamation de l'état d'urgence, la donne a changé et les maoïstes, qui ont exécuté depuis 1996 des dizaines de militants du Parti du congrès (au pouvoir) et plus récemment des militants des droits de l'homme, pourraient être tentés de se retourner contre les journalistes accusés de "collaborer avec le pouvoir", notamment les correspondants en province."
Publié le
Updated on
20.01.2016