Un journaliste arrêté à Conakry

Dans une lettre adressée au président de la République, Lansana Conté, Reporters sans frontières a protesté contre l'arrestation de Boubacar Yacine Diallo, journaliste et fondateur du bimensuel indépendant L'Enquêteur, dans la matinée du 19 décembre. "Cette arrestation constitue une violation des procédures légales", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Rien ne justifie la détention d'un journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier. En outre, la loi guinéenne ne permet pas d'arrêter un journaliste, ni de le placer en garde à vue pour un délit de presse", a-t-il précisé. Reporters sans frontières a demandé la libération immédiate du journaliste. Il est reproché à Boubacar Yacine Diallo d'avoir publié un article dans L'Enquêteur faisant état de la démission de l'inspecteur général des armées, le colonel Mamadou Baldé. L'officier a démenti cette information et accusé ses détracteurs de "vouloir l'enfoncer". Le journaliste est actuellement détenu à la gendarmerie de Conakry. Par ailleurs, Abdoulaye Condé, directeur de publication de La Nouvelle Tribune, a été convoqué et entendu dans le bureau de l'aide de camp du président Lansana Conté, le 18 décembre. Il était accusé d'avoir publié un article intitulé "Qui a tué Conté ?" relatant le récit du voyage du chef de l'Etat à Djeddah (Arabie Saoudite), au cours duquel il serait tombé malade. Le journaliste a été relâché le jour même. Aucune charge n'a été retenue contre lui.