Le 16 mai dans la soirée, Andrew Meldrum (photo), correspondant américain du quotidien britannique The Guardian, a été expulsé du territoire en direction de la Grande-Bretagne. Reporters sans frontières proteste contre cette mesure "inadmissible et scandaleuse". Le journaliste travaillait et vivait au Zimbabwe depuis 22 ans.
Mise à jour - 17.05.2003
Andrew Meldrum a été expulsé vers la Grande-Bretagne, le 16 mai. Tard dans la soirée, les services de l'immigration l'ont contraint à monter dans un avion de la compagnie nationale Air Zimbabwe à destination de Londres. Son avocate, Beatrice Mtetwa, était en possession d'une décision de la Haute cour interdisant l'expulsion immédiate du journaliste, mais les agents de l'aéroport ont ignoré ce document et conduit le journaliste dans l'avion.
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16.05.2003
Andrew Meldrum, le correspondant américain du quotidien britannique The Guardian, a été conduit par la police à l'aéroport de Harare pour être expulsé.
"Depuis plus de deux ans maintenant, le gouvernement zimbabwéen cherche à se débarrasser de tous les journalistes étrangers qui travaillent dans le pays. L'expulsion d'Andrew Meldrum est une étape supplémentaire franchie en ce sens. C'est inadmissible et scandaleux", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
"Le Zimbabwe est l'un des pays les plus à la traîne sur le continent africain en matière de liberté de la presse, et certainement le plus répressif envers la presse étrangère. Robert Mugabe et son ministre de l'Information, Jonathan Moyo, ne supportent pas les articles critiques à leur égard publiés par les médias internationaux", a ajouté M. Ménard.
Reporters sans frontières rappelle que le président de la République, Robert Mugabe, fait partie de la liste des 42 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde établie par l'organisation.
Le 16 mai dans la matinée, Andrew Meldrum s'est présenté dans les bureaux des services de l'immigration suite à une convocation. Les officiels lui ont signifié son expulsion et le journaliste a été aussitôt conduit dans une voiture de police à l'aéroport de Harare. Quelques heures plus tard, son avocate, Beatrice Mtetwa, a annoncé avoir obtenu une décision de justice empêchant l'expulsion immédiate du journaliste.
Le 7 mai dans la soirée, des agents des services d'immigration s'étaient rendus au domicile d'Andrew Meldrum et avaient demandé à le voir. Le journaliste n'était pas présent et les officiels avaient refusé d'expliquer le motif de leur visite. Son avocat, Beatrice Mtetwa, avait expliqué ensuite qu'Andrew Meldrum se tenait à la disposition de la justice dès lors que la procédure était respectée. Le 13, un responsable de l'immigration l'avait accusé d'avoir rompu les termes de son permis de séjour en écrivant des articles sur la situation politique du pays.
Andrew Meldrum est l'objet d'un véritable harcèlement de la part des autorités zimbabwéennes. Le 30 avril 2002, il avait été arrêté en compagnie de deux autres journalistes du quotidien privé The Daily News. Les trois hommes avaient passé deux jours en prison avant d'être mis en liberté provisoire. Ils étaient accusés d'avoir publié de fausses informations. Le 15 juillet, la Haute Cour avait acquitté le journaliste américain.
Andrew Meldrum est résident permanent au Zimbabwe. Il couvre ce pays pour le Guardian depuis 22 ans.