Un journaliste agressé après avoir été condamné à six mois de prison avec sursis
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Hacène Bouras, correspondant du quotidien El Djazaïri dans la localité de El Bayadh (sud-ouest du pays), a été, le 20 janvier, frappé par deux fils de notables locaux. Il venait d'être condamné pour avoir diffamé l'un d'eux.
En novembre dernier déjà, Reporters sans frontières s'était alarmée, dans un rapport, des intimidations et des menaces dont font l'objet les correspondants de la presse locale, régulièrement victimes de notables qui n'hésitent pas à se faire justice eux-mêmes lorsqu'ils se sentent diffamés. Durant l'été 2002, Saâd Garboussi, président de la Chambre de commerce et d'industrie des Nememchas (wilayas de Tébessa et de Souk Ahras) avait violemment frappé Abdelaï Beliardouh, correspondant d'El Watan à Tébessa. Ce dernier s'était suicidé quelques semaines plus tard. L'organisation demande aux autorités, une fois de plus, de veiller à la sécurité des journalistes, tout particulièrement celle de ceux qui se trouvent dans des localités éloignées des grandes agglomérations.
Le 20 janvier dans la soirée, le fils du secrétaire de l'Organisation nationale des moudjahidin (ONM) de la wilaya d'El-Bayadh, le fils du vice-président de l'Assemblée nationale populaire (APC) d'El-Bayadh et l'un de ses parents se sont présentés au domicile de Hacène Bouras. Ils l'ont frappé violemment et l'ont légèrement blessé au visage avec un couteau. Le journaliste, qui est, par ailleurs, membre du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) à El-Bayadh, a obtenu un arrêt de travail de quatorze jours. Il a un bras dans le plâtre. Le 14 janvier, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 10 000 dinars d'amende (environ 120 euros) par le tribunal correctionnel d'El-Bayadh. Une plainte avait été déposée contre son journal par la section locale de l'ONM après la publication d'une lettre, signée par un membre de cette même organisation et adressée au ministère des Moudjahidin, dénonçant le passé du secrétaire actuel. Le journaliste a porté plainte contre les trois individus qui demeurent en liberté. Reporters sans frontières qui souhaitait le joindre a constaté que sa ligne téléphonique avait été coupée.
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Updated on
20.01.2016