Le 19 avril en début de matinée, Nazeh Darouazi, cameraman de 42 ans de nationalité palestinienne travaillant pour l'agence de presse APTN et pour la Télévision publique palestinienne, a été tué par un tir israélien dans la vieille ville de Naplouse. Consternée, Reporters sans frontières demande une enquête.
Le 19 avril, Zeev Boïm, vice-ministre de la Défense israélien, a affirmé que "les journalistes qui choisissent de se déplacer dans la ligne de feu durant une guerre se mettent en danger, dans des endroits où ils ne devraient pas être".
Selon le commandant Sharon Feingold, porte-parole de l'armée israélienne, une enquête préliminaire aurait montré que les troupes israéliennes ont essuyé des tirs palestiniens juste avant la mort du journaliste. Mais elle n'a pas pu déterminer si ces tirs venaient de la zone où se trouvaient les journalistes. La porte-parole a exprimé les "regrets de l'armée pour la mort d'innocents" et indiqué qu'"une enquête plus approfondie serait menée sur la mort du cameraman".
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Le 19 avril en début de matinée, Nazeh Darouazi, cameraman de 42 ans de nationalité palestinienne travaillant pour l'agence de presse APTN (Associated Press Television Network) et pour la Télévision publique palestinienne, a été tué par un tir israélien dans la vieille ville de Naplouse.
Nazeh Darouazi est mort aux environs de 9 heures 20 (heure locale), après avoir reçu une balle dans l'œil, tirée, d'après des témoins, par un soldat israélien, à approximativement vingt mètres de distance. Le journaliste, qui portait une veste marquée "Presse" de couleur jaune, était accompagné d'un groupe d'au moins cinq journalistes, dont un cameraman et un photographe de l'agence britannique Reuters, Hassan Titi et Abed Qusini, un journaliste de l'agence de presse palestinienne Wafa, Billal Bana, et un cameraman d'une chaîne de télévision locale, Sami al Assi. Ils couvraient des heurts entre un groupe de jeunes palestiniens et l'armée israélienne, qui ont fait au moins dix-huit blessés palestiniens. Des images du tir ont été filmées par le cameraman de Reuters. L'armée israélienne s'est abstenue de tout commentaire à ce stade sur les circonstances de cette mort.
"Nous sommes consternés par la mort de Nazeh Darouazi qui est le quatrième journaliste tué dans les territoires occupés depuis le début de la deuxième Intifada," a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Nous demandons solennellement qu'une enquête soit conduite et rendue publique, afin d'établir les responsabilités et si nécessaire sanctionner les personnes à l'origine de cet événement ", a-t-il ajouté.
Reporters sans frontières rappelle qu'en 2002, trois journalistes ont été tués. Le 13 mars 2002, Raffaele Ciriello, 42 ans, photographe, envoyé spécial du quotidien italien Corriere della Sera, a été tué à Ramallah, alors qu'il couvrait des affrontements armés dans le centre-ville. Le journaliste se trouvait derrière un groupe de Palestiniens armés, lorsqu'un blindé israélien, situé à cent cinquante mètres, a soudainement ouvert le feu à l'arme automatique. Les ambulances étant bloquées par des tirs intenses, le journaliste a été emmené par des Palestiniens à l'hôpital Arab Care de Ramallah où il est décédé très rapidement. Selon des sources hospitalières, le journaliste a été touché de six balles à la poitrine et à l'estomac.
Le 12 juillet, Imad Abu Zahra, 35 ans, photographe free-lance, est décédé des suites d'une blessure à la jambe après que blindés israéliens ont ouvert le feu au centre-ville de Jénine, sans avertissement, et sans qu'un quelconque danger le justifie. Selon plusieurs témoins, il n'y avait aucun affrontement à ce moment. Un porte-parole de l'armée israélienne avait déclaré : "La foule jetait des pierres et des bombes incendiaires sur nos véhicules qui ont du riposter."
Dans la nuit du 21 au 22 septembre, à Ramallah, Issam Hamza Tillawi, 32 ans, journaliste et présentateur de la radio La Voix de la Palestine, a été tué par balle par l'armée israélienne. Le 21 septembre, vers minuit, des milliers de Palestiniens étaient descendus dans les rues de Cisjordanie et de Gaza en signe de protestation contre le siège du quartier général de Yasser Arafat à RamallahIssam Hamza Tillawi, muni d'un magnétophone et d'un sac, s'était mêlé aux manifestants, qui se trouvaient rond-point de l'Horloge, au centre-ville de Ramallah, et réalisait des interviews. D'après les témoins, des soldats israéliens ont alors tiré des gaz lacrymogènes. Le journaliste s'est mis à courir et a été touché par une balle provenant d'un sniper israélien posté en haut d'un immeuble. Le directeur de l'hôpital de Ramallah a confirmé que Issam Hamza Tillawi a été atteint par une balle à l'arrière du crâne. Il est décédé à l'hôpital une demi-heure après avoir été blessé. Selon le rédacteur en chef de La Voix de la Palestine qui l'accompagnait, il aurait porté une veste marquée "Presse".
Depuis le début de l'année, au moins quatre journalistes ont été blessés alors qu'ils étaient en reportage dans les territoires occupés. En 2002 huit journalistes ont été blessés. Dans la majorité des cas, ces journalistes étaient clairement identifiables et ne représentaient aucun danger pour les militaires. Ils ont été touchés par des tirs de sommation ou d'intimidation, qui ont entraîné des blessures parfois sérieuses. Aucun de ces incidents n'a donné lieu à des enquêtes ni à des sanctions de la part de l'armée israélienne.