Un cameraman passé à tabac par des supporters du président Musharraf

03.05.2002 Dans une lettre adressée au ministre pakistanais de l'Intérieur, le lieutenant général Moin-ud-din Haider, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'agression de Tariq Swati, cameraman de la chaîne de télévision publique PTV, par des militants du parti Hazara Qaumi Mahaz (HQM) qui soutient le président Pervez Musharraf. "Force est de constater que cette violente agression, intervenue le jour même du référendum pour le prolongement du mandat du général Musharraf, contredit les propos du chef de l'Etat quant à la tenue exemplaire de celui-ci", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L'organisation de défense de la liberté de la presse a demandé au ministre de l'Intérieur de faire tout ce qui est en son pouvoir afin que la plainte déposée par Tariq Swati ne reste pas sans suite et que les auteurs de cette agression soient arrêtés.    Selon les informations recueillies par RSF, Tariq Swati, cameraman de la chaîne de télévision publique PTV, a échappé, le 30 avril 2002, à une tentative de meurtre de la part de militants du Hazara Qaumi Mahaz (HQM) devant un bureau de vote d'Abbottabad (NWPF, nord-ouest du Pakistan). Le cameraman a été frappé à coup de pied et de poing par des militants qui lui reprochaient de ne pas assez filmer les efforts des sympathisants du président Pervez Musharraf. L'un des agresseurs a même sorti un revolver et menacé Tariq Swati, déjà au sol. Il a fallu l'intervention d'autres journalistes et de militants de partis d'opposition pour que le journaliste ne soit pas abattu. Les médecins ont diagnostiqué une blessure au rein. Une plainte a été déposée, mais la police n'a pour l'instant procédé à aucune arrestation. Les organisations de journalistes d'Abbottabad se mobilisent pour obtenir l'arrestation des auteurs de cette agression. Selon Sardar Abrar Rashid, président de l'Union des journalistes hazaras, les activistes ont fait preuve d'une extrême violence à l'encontre du journaliste.