Turquie : RSF dénonce l’expulsion du journaliste de la BBC Mark Lowen au nom d’une “menace à l’ordre public”

Ce 27 mars, les autorités turques ont expulsé le journaliste de la BBC Mark Lowen, accusé de représenter une “menace à l’ordre public”. Une conception des journalistes qui semble prévaloir dans le contexte des manifestations d’opposition au président Recep Tayyip Erdogan, avec une escalade de la répression de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) déplore l’expulsion de Mark Lowen et appelle les autorités à cesser de criminaliser les journalistes et d’entraver le droit à l’information.

Interpellé le 26 mars à son hôtel d’Istanbul, le reporter de la BBC Mark Lowen a été détenu durant 17 heures avant d’être expulsé du pays ce jeudi 27 mars. Il était venu couvrir les manifestations massives d’opposition déclenchées par l’interpellation, le 19 mars, du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu – principal rival du président Recep Tayyip Erdogan.

“RSF déplore l'interpellation et l’expulsion du journaliste de la BBC Mark Lowen après qu’il a été retenu pendant 17h. Ce professionnel de l’information, spécialiste de la Turquie – où il a vécu cinq ans – venu couvrir les manifestations à Istanbul, a été considéré par les autorités comme une “menace à l’ordre public”. C'est ainsi que le pouvoir turc considère le journalisme, comme le démontre la multiplication des entraves à la liberté de la presse, notamment les interpellations de journalistes qui couvrent les manifestations. Et le cas de Mark Lowen n’est pas isolé, il a déjà tenté à plusieurs reprises d'empêcher les reporters étrangers de faire leur travail d’information en Turquie. RSF appelle les autorités turques à cesser de criminaliser les journalistes et à lever les interdictions d’accès au territoire turc prononcées de manière totalement arbitraire contre Mark Lowen et tous ses confrères.

Erol Onderoglu
Représentant de RSF en Turquie

Dans le cadre d’une répression brutale dirigée contre les professionnels des médias, sept journalistes ont été interpellés, dont quatre ont été placés en détention provisoire le 25 mars, accusés injustement de “participation à des manifestations non-autorisées”, alors qu’ils les couvraient. Tandis que six d’entre eux ont été enfin libérés dans la journée du 27 mars, le photoreporter freelance Murat Kocabas demeure en garde à vue à Izmir, la troisième ville du pays.

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