Turquie : les journalistes Yıldız Tar, Ender İmrek et Elif Akgül, membre de RSF, doivent être libérés
La journaliste turque Elif Akgül est en détention provisoire à Istanbul, accusée par la justice d'être membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement interdit. Elle a été arrêtée dans la capitale turque en même temps que les reporters Yıldız Tar et Ender İmrek. Journaliste indépendante, ancienne journaliste du site d'information bianet.org, elle couvre les affaires judiciaires turques contre les professionnels des médias et la liberté d'expression. À l'automne 2022, elle a passé quatre mois en tant que boursière du programme de bourses de Reporters sans frontières (RSF) à Berlin.
Elif Akgül a été arrêtée le 18 février lors de raids menés dans dix provinces contre le Congrès démocratique du peuple (HDK), une organisation regroupant des groupes pro-kurdes et de gauche. Selon les médias, 52 personnes au total ont été arrêtées. Après avoir été privée de contact avec ses avocats pendant 24 heures en vertu de la législation antiterroriste, Elif Akgül a été interrogée sur les différentes manifestations qu'elle a couvertes et sur ses appels téléphoniques avec d'autres professionnels des médias.
Le 22 février, un juge d'Istanbul a arrêté Elif Akgül aux côtés de Yıldız Tar, rédacteur en chef du site d'information LGBT+ Kasos GL et le chroniqueur du quotidien de gauche Evrensel Ender İmrek, qui lui a été assigné à résidence. Alors qu'Elif Akgül a été envoyée à la prison pour femmes de Bakirkoy à Istanbul, Yıldız Tar est détenue à la prison Metris d'Istanbul. Si le recours que leurs avocats s'apprêtent à déposer contre leur détention n'est pas accepté, les journalistes pourraient rester détenus pendant des mois.
"Nous sommes choqués par les arrestations d'Elif Akgül, de Yıldız Tar et d'Ender İmrek. Les autorités turques doivent les libérer immédiatement et mettre fin au harcèlement juridique des professionnels des médias."
Anja Osterhaus, directrice de la section allemande de RSF
"Ces trois journalistes, bien connus pour leurs reportages sur les droits de l'homme, ont été arrêtés et empêchés de faire leur travail dans le cadre d'une opération délibérée et de grande envergure lancée sous le couvert de la lutte contre le terrorisme. Ces accusations injustifiées constituent une attaque en règle contre le journalisme. Nous demandons que les journalistes emprisonnés soient libérés dans les plus brefs délais".
Erol Önderoğlu, Représentant de RSF en Turquie.
La Turquie est classée 158e sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF.
