Tunisie: La police agresse un journaliste lors d’une manifestation
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement l’agression et l’interpellation du journaliste Hamdi Souissi par les forces de l’ordre lors d’un rassemblement et réclame une enquête complète et impartiale afin de poursuivre les responsables.
Contacté par RSF, Hamdi Souissi a expliqué que « l’agression était d’une violence inouïe. L’agressivité des policiers a augmenté lorsque je me suis identifié comme journaliste. C’était comme si couvrir un sit-in était un crime ». Le journaliste était en train de couvrir la manifestation en direct quand les forces de l’ordre s’en sont pris à lui. Sur, l'enregistrement de l’altercation, on entend le journaliste s’identifier et les policiers l’insulter.
« Rien ne justifie l’usage de la violence à l’encontre d’un journaliste en train de faire son travail, déplore pour sa part RSF. L’organisation condamne fermement cette agression et demande l’ouverture au plus vite d’une enquête pour faire toute la lumière sur un incident inacceptable dans une démocratie.”
Le chargé des relations avec les médias au ministère de l'Intérieur, Yasser Mosbah n’a pas souhaité répondre aux questions de RSF par téléphone. De son côté, le syndicat national des journalistes tunisiens a précisé que le chef du poste de police avait présenté ses excuses à Hamdi Souissi suite à une intervention du ministère de l'Intérieur qui a de son côté évoqué un problème de “confusion”.
Peu après l’agression du journaliste de Diwan FM, une radio généraliste qui diffuse dans la ville de Sfax, son rédacteur en chef Mehdi Ben Amor, a également été agressé alors qu’il venait chercher Hamdi Souissi au poste de police. Un huissier de justice, témoin de l’altercation, a pu constater les violences subies par les deux journalistes. Selon le rédacteur en chef, une plainte sera déposée dans les plus brefs délais.
La Tunisie occupe la 97e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.