Reporters sans frontières s'insurge contre le « harcèlement continu » dont sont victimes les journalistes tchadiens indépendants. Après la condamnation à six mois de prison du directeur de l'hebdomadaire Le Temps, Michael Didama, c'est au tour de Sy Koumbo Singa Gali, directrice de publication de L'Observateur, d'être condamnée à un an de prison ferme et 100 000 francs CFA (environ 152 euros) d'amende.
Reporters sans frontières exprime son indignation après que la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de N'Djamena a, le 15 août 2005, condamné Sy Koumbo Singa Gali, directrice de publication de L'Observateur, à une peine d'un an de prison ferme et une amende de 100 000 francs CFA (environ 152 euros).
« Nous apprenons la condamnation de Sy Koumbo Singa Gali avec tristesse et colère, a déclaré Reporters sans frontières. La campagne de répression du gouvernement d'Idriss Déby continue dans l'indifférence de la communauté internationale. La France, notamment, qui se targue d'être attachée à la liberté d'expression, devrait prendre enfin la mesure du scandale que représente cette quatrième incarcération et peser de tout son poids pour que les journalistes emprisonnés soient libérés au plus vite. »
Le procureur de la République reprochait à Sy Koumbo Singa Gali la publication, dans l'édition du 13 juillet de L'Observateur, d'une interview du journaliste indépendant Garondé Djarma, actuellement emprisonné. Dans le texte, celui-ci affirmait que son arrestation est une « machination des Djandjawid », expression par laquelle il qualifiait les Arabes tchadiens du parti CDR.
Pour ces propos, Garondé Djarma a écopé quant à lui, le 15 août, d'un an de prison et d'une amende de 100 000 francs CFA (environ 152 euros), qui s'ajoutent à la peine de trois ans de prison ferme prononcée le 18 juillet, pour « diffamation » et « incitation à la haine ».
Les journalistes tchadiens étaient venus nombreux pour témoigner leur solidarité à l'égard de Sy Koumbo Singa Gali, qu'ils ont tenu à accompagner à pied jusqu'à la maison d'arrêt.
L'Union des journalistes tchadiens (UJT), qui regroupe la majorité des professionnels de la presse publique et privée, a appelé le 15 août à une semaine d'arrêt de travail à partir du 22 août.
Après Samory Ngaradoumbé, Garondé Djarma et Michael Didama, Sy Koumbo Singa Gali est le quatrième journaliste emprisonné au Tchad.
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Tchad 08.08.05 Un troisième journaliste jeté en prison, un quatrième attend son verdict
Reporters sans frontières s'insurge contre le « harcèlement continu » dont sont victimes les journalistes tchadiens indépendants, après la condamnation à six mois de prison du directeur de l'hebdomadaire Le Temps, Michael Didama, et le procès intenté à la directrice de publication de L'Observateur, Sy Koumbo Singa Gali.
« Nous sommes effarés de voir les journalistes qui déplaisent au régime prendre, un à un, le chemin de la maison d'arrêt, a déclaré Reporters sans frontières. Le gouvernement tchadien, bien qu'il se dise attaché à l'ordre public, est responsable d'une grave détérioration de la liberté de la presse. Le président Idriss Déby devrait comprendre qu'il a engagé son pays sur une voie dangereuse en frappant la presse. Pour apaiser les maux qui déstabilisent le pays, les journalistes emprisonnés doivent être libérés et les procès en cours abandonnés. »
Le 8 août 2005, le directeur de l'hebdomadaire privé Le Temps, Michael Didama, a été condamné à six mois de prison ferme et 200 000 francs CFA d'amende (environ 305 euros) pour « diffamation », « publication d'informations mensongères » et « incitation à la haine tribale ». Il était poursuivi pour avoir publié un reportage sur un mouvement rebelle actif dans l'est du pays, ainsi que des photographies du site d'Al Whida, le journal de l'opposition armée. Arrêté une première fois le 22 juin, il avait été relâché pour « vice de forme » le 11 juillet. Une nouvelle procédure ayant été lancée par le gouvernement, le journaliste avait de nouveau comparu le 18 juillet. Il a été écroué à l'issue de l'audience.
Le même jour, Sy Koumbo Singa Gali, directrice de publication de l'hebdomadaire L'Observateur, a comparu devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de N'Djamena. Le procureur de la République lui reproche la publication, dans l'édition du 13 juillet, d'une interview du journaliste indépendant Garondé Djarma, actuellement emprisonné pour trois ans. Dans le texte, celui-ci affirme que son arrestation est une « machination des Djandjawid », expression par laquelle il qualifiait les Arabes tchadiens du parti CDR. Le verdict doit être prononcé le 15 août.
Michael Didama est le troisième journaliste emprisonné au Tchad cette année. Le 18 juillet, Samory Ngaradoumbé, coordinateur, et Garondé Djarma, journaliste indépendant et chroniqueur de L'Observateur, ont été condamnés respectivement à trois mois et trois ans de prison ferme.