Russie : RSF remet en ligne son site, censuré peu avant la publication de son Classement annuel
Les autorités russes ont arbitrairement bloqué le site de Reporters sans frontières (RSF), sans en préciser la raison ni même l’institution à l’origine de cette décision. Alors que l’organisation, qui dénonce cet acte de censure, s’apprête à publier son Classement annuel de la liberté de la presse, son site miroir reste accessible depuis la Russie.
“Le seul ‘tort’ de RSF est d’exposer au monde les exactions des autorités russes contre les journalistes en Russie et en Ukraine, ainsi que leur méthode de censure systémique des médias et les rouages de la propagande d’État. Le blocage arbitraire de notre site Internet démontre une fois de plus que le Kremlin et sa clique ne supportent aucune voix critique. Mais ceux qui veulent rester informés des activités de l’organisation depuis la Russie peuvent consulter le site miroir de RSF.
La censure de l’ensemble du domaine ltpszjrkmr.oedi.net est entrée en vigueur le 18 avril. Les autorités russes ont pris cette décision le 15 avril, sans en informer l’organisation, qui n’a jamais possédé de filiale en Russie. Ni l’origine ni la raison du blocage n’ont été précisées, selon le registre tenu par l’ONG de lutte contre la censure sur Internet Roskomsvoboda. Le site de RSF rejoint les plus d’1,7 million d’urls interdits en Russie, dont des dizaines de médias.
Au diapason de cette censure des autorités, leurs relais commencent à déverser des critiques affabulatoires sur RSF, à l’image du correspondant de guerre du journal people pro-Kremlin Komsomolkaya Pravda. “Cette organisation, qui est financée par les services de renseignement américains, n'a cessé d'insulter la Russie dans ses classements annuels sur la liberté d’expression”, écrit Aleksandr Kots, entre autres mensonges caractéristiques des organes de propagande, sans avoir consulté le rapport financier de RSF.
Retrouvez le site miroir de RSF ici.
