RSF s'inquiète pour deux journalistes détenus depuis 2011
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Presque deux ans après l’arrestation en juin 2011 de Woubeshet Taye et Reyot Alemu, et plus d'un an après leur condamnation à de lourdes peines de prison pour "terrorisme", la situation de ces deux journalistes éthiopiens demeure extrêmement précaire.
Le premier, ancien directeur adjoint de l’hebdomadaire en langue amharique Awramba Times, a été transféré, le 19 avril 2013, dans le centre de détention de Ziway, à 130 kilomètres au sud-est de la capitale, Addis Abeba. Sa consœur, Reyot Alemu, éditorialiste pour l’hebdomadaire national Fitih et récente lauréate d'un prix international pour la liberté de la presse, voit son état de santé se détériorer.
"Neuf mois après le changement de Premier ministre consécutif au décès de l'ancien dirigeant Meles Zenawi, nous constatons que le gouvernement éthiopien est toujours aussi inflexible. La détention prolongée de ces deux journalistes innocents, le transfert récent de Woubeshet Taye à Ziway, loin de sa famille, et le manque de soins réservé à Reyot Alemu démontrent l’intransigeance des autorités. Ils réduisent à néant l'espoir d'un assouplissement du pouvoir vis-à-vis de la liberté de la presse", a déclaré l’organisation.
Le 19 avril, Woubeshet Taye a été transféré dans le village isolé de Ziway sans que les autorités ne s'expliquent sur la raison de cette décision. Cette mesure, qui éloigne le journaliste de sa famille, contrait son épouse et leur fils à voyager plus de quatre heures pour lui rendre visite.
Lauréate le 16 avril dernier du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2013 pour son "courage exceptionnel, sa résistance et son engagement pour la liberté d’expression", Reyot Alemu reste détenue dans la prison de Kality, en périphérie d'Addis Abeba. La détérioration inquiétante de son état de santé ne semble pas émouvoir les autorités.
Les deux journalistes avaient été condamnés à 14 ans de prison, en janvier 2012, en vertu de la loi antiterroriste. Huit mois plus tard, seule Reyot Alemu avait vu sa peine réduite de quatorze à cinq ans de prison par la cour suprême fédérale d’Ethiopie, tandis que Woubeshet Taye reste condamné à servir une peine de quatorze ans.
L’Ethiopie se situe à la 137e position, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de l'information établi par Reporters sans frontières.
Pour plus d’information sur la liberté de la presse en Ethiopie :
- Communiqués de presse
- Fiche pays
- Rapport de Reporters sans frontières publié en janvier 2012 et intitulé "Les journalistes ne sont pas des terroristes"
Publié le
Updated on
20.01.2016