RSF et une coalition d’ONG demande au ministre des Affaires étrangères britannique d’obtenir la libération d'Alaa Abdel Fattah lors de sa visite en Égypte

Reporters sans frontières (RSF) se joint à plus d'une dizaine d'organisations de défense des droits de l'homme pour demander au ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Lammy, d'accorder la priorité à la libération du citoyen britannique Alaa Abdel Fattah, lors de sa prochaine visite en Égypte. 

David Lammy, qui a qualifié le maintien en détention d'Alaa Abdel Fattah de “problème numéro un”, devrait se rendre en Égypte ce jeudi 23 janvier. Alaa Abdel Fattah, qui possède la double nationalité britannique et égyptienne, est un blogueur et un écrivain qui a passé la majeure partie des dix dernières années en prison. Sa mère, Laila Soueif, également citoyenne britannique, a entamé une grève de la faim depuis plus de 110 jours dans une tentative désespérée d'amener le gouvernement britannique à agir de manière décisive en faveur de son fils. 

“Le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu'Alaa Abdel Fattah était sa priorité. Il est temps de le prouver. Il ne devra pas rentrer à Londres tant qu'il n'aura pas obtenu la libération d'Alaa et la fin du calvaire de sa famille. L'Égypte ne doit pas être autorisée à faire preuve d'un mépris aussi effronté envers l'état de droit, ni à se moquer de l'engagement pris par le gouvernement britannique en faveur de la liberté de la presse et des droits de l'homme. David Lammy doit ramener Alaa Abdel Fattah chez lui.

Fiona O'Brien
Fiona O'Brien, directrice du bureau de RSF au Royaume-Uni

Dans une lettre adressée à David Lammy le 20 janvier, les signataires, dont Amnesty International UK, Human Rights Watch et English PEN, lui ont également demandé de faire tout ce qui est en son pouvoir pour rendre visite à Alaa Abdel Fattah dans la prison de Wadi Al-Natrun. Jusqu'à présent, le blogueur s'est vu refuser l'accès aux services consulaires, en violation des droits du Royaume-Uni au titre de l'article 36 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires. 

Alaa Abdel Fattah a fini de purger sa dernière peine de cinq ans le 29 septembre 2024, mais reste derrière les barreaux, les autorités égyptiennes refusant de prendre en compte le temps qu'il a passé en détention provisoire, au mépris des normes juridiques internationales et du Code pénal égyptien. 

David Lammy a décrit Alaa Abdel Fattah comme une “voix courageuse pour la démocratie” et a sévèrement critiqué la faiblesse du précédent gouvernement britannique dans cette affaire. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a écrit au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au sujet d’Alaa Abdel Fattah le 26 décembre et à nouveau le 8 janvier. Il a également envoyé son conseiller à la sécurité nationale Jonathan Powell en Égypte le 2 janvier. Il n'est toutefois pas certain que Downing Street ait reçu une réponse significative à ses efforts.

L'Égypte occupe la 170e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024, en raison de la fréquence de la censure, des descentes de police, des arrestations, des fermetures, des simulacres de procès, des disparitions forcées et des détentions arbitraires. Il y a actuellement 20 journalistes emprisonnés en Égypte, dont Alaa Abdel Fattah. 

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